Les présidents des groupes d’Ennahdha, du Congrès pour la République (Cpr), d’Ettakatol et bloc démocrate ont unanimement plaidé en faveur du projet de la nouvelle Constitution et des compromis obtenus autour de son dispositif.
Cette position intervient en réaction aux déclarations des élus Sadok Chourou (Ennahdha) et Azad Badi (Mouvement Wafa) qui ont jugé ce projet « mort-né » et le « produit de diktats internes et venus de l’étranger ».
Lors de la plénière de samedi, Chourou avait déclaré que ce projet est « né par césarienne » pour satisfaire certaines parties internes et étrangères en faisant fi du peuple, propos qui lui ont valu les critiques de la majorité des élus dont le président du groupe Ennahdha, Sahbi Atig.
Pour le constituant Azad Badi, l’écriture de la Constitution a été opérée sous « la contrainte, le chantage et les diktats », faisant remarquer que certaines parties étrangères ont imposé certaines dispositions, dont celles relatives à la liberté de conscience « contraire à l’Islam et à la culture arabo-musulmane » et à l’omission d’incriminer la normalisation avec Israël.
La position de Chourou « n’engage en rien le mouvement Ennahdha », a tenu à préciser Sahbi Atig, faisant remarquer que l’expérience des compromis autour dudit projet et du Dialogue national est « pionnière » et « que son mouvement ira de l’avant sur cette voie ». Selon l’élu Slim Ben Hmidane, (Cpr), la Constitution est « le fruit des compromis nationaux », ajoutant que l’écriture de ce texte a été amorcée le 18 octobre 2008, date à laquelle l’opposition de gauche et de mouvance islamique avait fait preuve de cohésion autour d’un projet sociétal escompté pour contrer le régime de Ben Ali.
Quant à l’élu Mouldi Riahi, président du groupe Ettakatol, le projet de la future Constitution est « une incarnation de l’identité tunisienne », saluant à ce propos le rôle majeur de la commission des compromis dans la rédaction de la Constitution.
Pour l’élu Mohamed Hamdi (bloc démocrate) la Constitution est une parfaite illustration de la diversité qui imprègne le peuple tunisien, faisant remarquer que ce projet n’est pas contraire à l’islam. Ces réactions interviennent à l’heure où la Constituante s’apprête à parachever l’adoption du chapitre X du projet et certains articles encore controversés figurant dans ce chapitre et les chapitres précédents.
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