“La Tunisie perd annuellement, entre 10 à 15 mille hectares de terres arables”, a indiqué le directeur de la recherche à l’Institut National de Recherche Agronomique de Tunis (INRAT) Omar Charmiti.
Il a expliqué ce phénomène par le non développement de la recherche scientifique qui permet la lutte contre les fléaux naturels à savoir l’érosion et la hausse du taux de salinité du sol.
Intervenant, au cours d’une conférence de presse organisée samedi, par la fondation Al Majd pour les études stratégiques (parti Al Majd), le responsable a mis l’accent sur la nécessité de placer la recherche scientifique agricole parmi les des dossiers prioritaires en vue de permettre à la Tunisie de réaliser son autosuffisance alimentaire, au cours des prochaines années et partant préserver sa souveraineté.
Il a précisé que la Tunisie est capable de réaliser cet objectif si elle uvre à développer les programmes de recherche scientifique et l’activité des fermes agricoles, à équiper les laboratoires de recherche et à former les spécialistes dans ce domaine outre la promotion de la diffusion de l’information.
Concernant les céréalicultures, le responsable a mis l’accent sur les possibilité d’augmenter encore la production dans ce domaine via la recherche précisant que l’évolution enregistrée par rapport aux années 1970 a permis de porter la production de 2 millions à 10 millions de quintaux.
Selon cet expert, le secteur des céréales souffre de l’absence de spécialistes dans les techniques agricoles capables de vulgariser l’information scientifique au profit de l’agriculteur, outre la régression du rôle de la vulgarisation agricole au cours des dernières années.
Il s’agit également, de la précarité accrue de plusieurs filières telle que la filière laitière et l’élevage et ce compte tenu de leur dépendance par rapport à l’importation de fourrage, ce qui a engendré une hausse du prix à l’échelle locale.
M.Charmiti a recommandé de changer la vocation administrative des entreprises scientifiques afin de les doter de davantage d’autonomie à l’instar de ce qui se passe dans plusieurs pays.
La Tunisie compte 11 établissements d’enseignement supérieur agricole et 12 établissements dédiés à la recherche, dont 6 instituts de recherche et 4 centres régionaux ainsi que 2 pôles de recherche scientifique dans le domaine agricole.