Le ministre de Finances, Elyes Fakhfakh, a annoncé jeudi, la suspension de l’augmentation des prix des hydrocarbures, qui devait entrer en vigueur le 1er janvier 2014, selon la Loi de finances pour cette année.
Le ministre a déclaré à l’agence TAP, en marge de la réunion périodique de la Commission mixte de l’open gov et de la transparence sur le budget citoyen, que ces augmentations devaient générer des recettes de près 220 millions de dinars (MD) pour le budget de l’Etat.
Quelques heures avant la présentation de sa démission, le gouvernement sortant de Ali Larayedh avait décidé la suspension de redevance sur les véhicules contenu dans la loi de finances 2014, qui avait suscité des protestations dans les différentes régions du pays.
Fakhfakh a indiqué que la suspension de ces redevances va entraîner un manque à gagner dans les recettes de l’Etat, de 69 MD.
Il a souligné que le budget de l’Etat de 2014 a prévu une révision des prix du gaz naturel et de l’électricité, laquelle a d’ores et déjà été appliquée.
En ce qui concerne les hydrocarbures, Fakhfakh a souligné que le gouvernement avait mis en place, au début, un programme comportant des mesures instaurant de nouvelles redevances sur les voitures privées, les camions et les taxis ainsi qu’une révision partielle des prix des hydrocarbures.
Et d’ajouter, « que étant donné que les nouvelles redevances prévues initialement dans le cadre de la loi de finances ont été annulées, il y a lieu maintenant de procéder à une révision totale du programme déjà mis en place à cet effet».
« Toute mesure relative à l’augmentation des prix des hydrocarbures sera reportée en vue d’examiner les moyens de compenser le déficit enregistré dans les recettes de l’Etat et présenter le dossier au prochain gouvernement», a-t-il encore dit .
Il a fait remarquer que le chef du gouvernement pressenti, Mehdi Jomaa est au courant de ce sujet, dans la mesure où il a participé à l’élaboration de la stratégie de rationalisation de la compensation, notamment, des hydrocarbures, formulant l’espoir de voire les prochains ministres des finances et de l’industrie parvenir à identifier des solutions à cette questions.
Si l’on procédera à l’élaboration d’un budget et d’une loi de finances complémentaires pour 2014, la priorité doit être accordée à la préservation des équilibres financiers de manière également à éviter le surendettement, lequel risque d’avoir des répercussions négatives sur l’économie nationale et sur la capacité de remboursement du pays .
Par ailleurs, il a souligné la nécessité de ne pas avoir des appréhensions en ce qui concerne la consécration de l’équité sociale et a reconnu que cette notion est absente dans le budget étant donné qu’une catégorie sociale profite au dépend d’autre d’ou la nécessité d’adopter des mesures à même d’assurer l’équité toutes catégories confondues.
M. Fakhfakh a recommandé au prochain ministre des finances «de poursuivre les réformes, d’autant que la révolution nécessite la réparation des erreurs du passé » lui conseillant « d’éviter de favoriser une partie au dépend des autres et de rompre définitivement avec l’ancien système ».
Le prochain ministre doit accorder davantage d’importance à la communication et à oeuvrer à éclairer l’opinion publique sur tout ce qui concerne les dossiers importants, a-t-il conclu proposant la mobilisation d’un budget spécial au département de la communication relevant du ministère.