La délégation d’Oum Larayes (Gouvernorat de Gafsa) a vécu, jeudi, au rythme d’une grève générale à l’appel de l’Union locale du travail (ULT), pour protester contre l’état du réseau d’écoulement des eaux usées et ses retombées négatives sur la situation écologique dans la ville, surtout à la cité Ezzouhour où les eaux usées s’accumulent et dégagent des odeurs nauséabondes ayant empêché le déroulement des cours dans trois établissements éducatifs de cette cité, a constaté la correspondante de l’agence TAP à Gafsa.
D’après des sources de la délégation spéciale de la municipalité d’Oum Larayes et d’autres de la direction régionale de l’assainissement de Gafsa, l’érosion du réseau d’assainissement de la ville et l’absence de dragage et de nettoyage ont conduit à l’obturation des réseaux des eaux usées, provoquant l’accumulation de l’eau sale, surtout au niveau de l’entrée de la ville d’Oum Larayes, en direction de Redayef, la cité Ennour, la cité Ezzouhour qui sont des quartiers bas et situés près du site du groupement principal du réseau d’assainissement.
Le secrétaire général du syndicat de base des professeurs de l’enseignement secondaire d’Oum Larayes, Othman Issaoui, a indiqué que “les professeurs du lycée Al Imtyaz et du collège du 15 octobre, et les instituteurs de l’école primaire de la cité Ezzouhour observent une grève ouverte, depuis environ deux semaines, parce qu’ils refusent de travailler dans cette situation catastrophique”. Il a, dans ce sens, appelé à la nécessité d’accélérer la recherche d’une solution à cette situation.
La correspondante de l’agence TAP à Gafsa a constaté, en particulier, l’accumulation de quantités d’eaux usées provenant du réseau d’assainissement, devant le collège du 15 octobre. A ce propos, l’ULT demande aux autorités et aux directions régionales concernées “de régler ce problème qui n’a que trop duré”, comme le souligne le secrétaire général local de l’organisation syndicale, Ahmed Saïdi.
La grève a, en outre, causé la fermeture d’autres établissements éducatifs, des services administratifs, de la poste et des finances, ainsi que des agences bancaires et la direction de la Compagnie des phosphates de Gafsa.
Le travail a, aussi, été interrompu à la laverie de phosphate et à la mine à ciel ouvert de Kef Eddour ouest, selon la même source. De son côté, Mohsen Znaïdi, membre de la délégation spéciale de la municipalité d’Oum Larayes, a souligné que la commune ne dispose pas d’équipements pour le dragage et le nettoyage des canaux d’assainissement, ainsi que des employés pour l’accomplissement de ce travail.
Il a appelé à l’accélération de l’exécution du projet de station d’assainissement, de renouveler le réseau d’écoulement des eaux usées dans certains quartiers de la ville. Il a ajouté que la municipalité a entamé, avec l’Office national de l’assainissement de Tunisie (ONAS), à évacuer des quantités d’eaux usées accumulées et à remblayer les lieux de stagnation.
Le délégué d’Oum Larayes, Mohamed Ben Ali, pour sa part, a reconnu, dans une déclaration à la presse, l’existence d’un véritable problème dont souffre la zone, à cause du réseau d’assainissement et des dégâts causés dans certains quartiers de la ville et dans des établissements éducatifs.
Il a, toutefois, exprimé son étonnement face à cette grève générale, surtout après les décisions urgentes prises, mercredi, au cours d’une réunion de travail, entre le gouverneur de Gafsa, la partie syndicale et les directions concernées, notamment la prise en charge par l’ONAS du dragage d’urgence et du traitement des canaux obturés, l’organisation d’une consultation pour charger une entreprise du curage du réseau d’assainissement et du renouvellement du groupement principal du réseau pour un coût de 350 mille dinars.
Le directeur régional de l’assainissement a, de son côté, expliqué que l’étude globale pour le réseau d’assainissement de cette ville est dans sa dernière étape et qu’un projet sera exécuté pour renouveler les canaux d’assainissement et le généraliser à tous les quartiers, après la régularisation des problèmes fonciers pour la station d’assainissement commune des ville de Redeyef et Oum Larayes.
Il a ajouté que des fonds d’une valeur de 20 millions de dinars ont été consacrés au financement des différentes composantes du projet. Le responsable a, d’autre part, indiqué qu’avec l’achèvement de l’exécution de ce projet, Oum Larayes va devenir une ville parrainée par l’ONAS, expliquant, en particulier, que le réseau d’assainissement de cette ville est, actuellement, l’une des priorités de sa municipalité.