L’Association des magistrats tunisiens (AMT) a appelé mardi à une grève d’une semaine à partir de ce mercredi dans la direction centrale du ministère de la justice ainsi que dans tous les tribunaux et les institutions judiciaires.
Une décision qui intervient au lendemain de la discussion de l’article 103 du projet de constitution sur le pouvoir judiciaire et son rejet par les députés.
L’AMT, dénonce dans un communiqué, « la gravité de ce fait », mettant en garde contre le retour au système de politisation des nominations judiciaires et la mainmise du gouvernement sur le pouvoir judiciaire.
L’AMT appelle, aussi, à un rassemblement mercredi devant l’ANC à partir de 10H00. Plusieurs magistrats ont observé mardi un mouvement de protestation devant l’ANC pour dénoncer les atteintes répétées à l’indépendance du pouvoir judiciaire. Ils réclament le retrait des amendements introduits à l’article 103, rejeté la veille par les députés n’ayant obtenu que 98 voix, contre 70 objections et 12 abstensions.
Un mouvement spontané que soutient l’Association des magistrats tunisiens (AMT), selon Sami Houidi membre du bureau exécutif de l’AMT. Dans une déclaration à l’Agence TAP, il a indiqué que la réponse des magistrats aux dépassements enregistrés lors de la plénière du lundi sera ferme et dépendra de la manière avec laquelle cette affaire sera dénouée.
Toutes les actions entreprises au cours de la dernière période par les magistrats y compris la grève de trois jours, n’ont eu d’écho qu’auprès de certains partis et associations qui soutiennent les magistrats dans leur combat pour l’indépendance de la profession, a-t-il déploré. La présidente de l’association Vigilance Naziha Rejiba qui a participé à ce mouvement a dénoncé les tentatives des autorités d’exercer leur emprise sur le pouvoir judiciaire, souhaitant qu’une solution rapide soit trouvée au sein de l’ANC.
L’activiste Kamel Jouini considère, pour sa part, que l’indépendance de la justice est une affaire publique qui ne concerne pas uniquement les juges.
Il a appelé toutes les composantes de la société civile à se mobiliser contre toute tentative de contrôler le pouvoir judiciaire.