Plusieurs partis politiques ont apporté mercredi, dans des communiqués, leur soutien aux « protestations populaires pacifiques et spontanées « réclamant l’abandon de certaines dispositions de la loi des finances 2014 et revendiquant un développement équitable pour toutes les régions du pays.
Le parti Al-Massar a notamment fait porter au gouvernement « la responsabilité des graves conséquences économiques, sociales et sécuritaires des nouvelles dispositions instituées par la loi des finances 2014 et qu’il a qualifiées d’impopulaires ».
« De telles mesures ne peuvent qu’ajouter au fardeau des couches productives de la société et des secteurs clés de la vie économique », a-t-il ajouté, demandant au chef du gouvernement provisoire de suspendre l’application des dispositions prises jusqu’à leur abrogation par le nouveau gouvernement. Le parti Nidaa Tounes a dit lui aussi rejeter « toutes dispositions mal étudiées dans les secteurs professionnels de la médecine, de la magistrature et d’autres branches d’activités et qui viendraient à être mises en oeuvre hors du cadre du dialogue ».
Il a appelé le futur gouvernement à suspendre toutes « les lois et mesures anarchiques décidées par l’actuel gouvernement ». De son côté, le Parti des patriotes démocrates unifié (PPDU) a fait porter au gouvernement la responsabilité de ce qu’il a qualifié de « fronde sociale à travers le rejet du refus du report de l’entrée en vigueur de la loi des finances 2014 ou, du moins, de son amendement, malgré l’ampleur de la vague de grogne populaire ».
Dans un tout autre registre, le Quartette des parrains du dialogue national a demandé de faire en sorte que le gouvernement de la Troïka « soit contraint de démissionner sans tergiversations, conformément à la feuille de route, de manière à ouvrir la voie la formation d’un gouvernement de compétences nationales indépendantes, qui aurait, entre autres priorités, à prendre des mesures sociales urgentes pour atténuer la cherté de la vie ».
Pour le Mouvement de la Tunisie de demain, « le peuple tunisien a le droit de descendre dans la rue pour protester et faire barrage au budget de l’Etat et à la loi des finances » dont ce parti a dit qu’ils sont « le tribut des politiques anarchiques et baclées ». Plusieurs régions du pays, rappelle-t-on, connaissent depuis trois jours une vague de mouvements de protestations en réaction à de nouvelles dispositions fiscales instaurées par la loi des finances 2014, notamment les redevances fiscales sur les véhicules, y compris ceux à usage agricole.
Mercredi matin, cependant, il a été décidé lors d’une réunion tenue au Palais du gouvernement, à la Kasbah, de retourner aux procédures antérieures en matière de recouvrement des redevances de circulation des véhicules agricoles, d’après les termes d’un communiqué dans ce sens de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche. Il a été également décidé au cours de la même réunion de proroger jusqu’au 20 janvier les délais de recouvrement desdites redevances.
A Béja, les propriétaires des louages ont bloqué l’entrée principale de la ville en direction de Tunis, après avoir observé un sit-in devant le siège du gouvernorat, avec des altercations entre les protestataires et des usagers de la route. Le président du syndicat des louages, Noureddine Taboubi, a souligné que “les protestataires avaient adressé 11 demandes au ministère du Transport et aux structures concernées, notamment pour réguler les droits de circulation et de l’assurance, ainsi que les taxes imposées aux professionnels, et qu’ils n’ont reçu aucune réponse, ajoutant que “le gouverneur a été informé de ces demandes”.
A l’Ariana, la tension a régné à la station du transport rural, avec les propriétaires de camions de transport de marchandises qui ont bloqué la route avec leurs véhicules, depuis les premières heures du matin, ce qui paralysé la circulation, en particulier au niveau de l’avenue Mohamed Salah Belhaj et celle de Mustapha Hajaiej. A ce propos, les protestataires ont souligné qu’ils sont décidés à durcir leur mouvement, au cas où leurs revendications ne sont pas satisfaites. Les autorités régionales et sécuritaires poursuivent leurs efforts pour convaincre les protestataires qui ont refusé de rouvrir la route, en direction de Raoued et de l’hôpital Mahmoud Matri. C’est le cas, aussi, dans la zone de Mnihla avec une vague de protestation dans les rangs des propriétaires de véhicules de transport de marchandises et des agriculteurs.
A Ben Arous, des propriétaires de camions et de camionnettes de transport de marchandises, et de poids lourds qui se sont rassemblés devant le siège du gouvernorat ont appelé le gouvernement à annuler les nouvelles taxes qu’ils ont qualifiées “d’illogique et d’exorbitantes”. Un responsable régional a expliqué au correspondant de l’agence TAP qu’une “réunion a été tenue le matin avec les représentants du secteur, et une autre avec les représentants des agriculteurs, pour écouter les doléances des mécontents et les transmettre aux autorités centrales pour examen”. D’autre part, contrairement à certaines rumeurs, les protestataires n’ont pas bloqué la route nationale au niveau de l’entrée sud de la capitale, ni au niveau de celle conduisant au port de Radés, comme l’a constaté le correspondant de l’agence TAP.
A Zaghouan, la plupart des délégations ont connu des mouvements de protestation des propriétaires de véhicules de transport de marchandises, avec des routes bloqués au niveau des entrées des villes. La circulation a été perturbée sur plusieurs axes routiers, notamment pour le transport des personnes dans toutes les directions, alors que la société régionale du transport a continué à assurer des navettes. Les protestataires ont exprimé leur colère contre les nouvelles taxes, tout en soulignant qu’ils sont décidés à poursuivre leurs mouvements de protestation, jusqu’à ce que le gouvernement annule ses décisions.