La justice tunisienne a inculpé l’ancien ministre des Affaires étrangères Rafik Abdesselam des chefs d’accusation de «détournement de fonds» et de «malversation financière», au terme des investigations sur des présomptions portées publiquement contre lui par la bloggeuse Olfa Riahi, fin 2012, apprend mercredi l’agence Tunis-Afrique-Presse auprès de l’avocat de la bloggeuse, Me Taieb Bessadok.
Selon ce dernier, « l’ancien ministre des Affaires étrangères sera convoqué comme témoin par le juge d’instruction et pourrait faire l’objet de mesures conservatoires comme l’interdiction de quitter le territoire ou le placement sous écrou ».
Informé par le juge d’instruction du Pole financier des conclusions des investigations, a-t-il précisé, le ministère public près le Tribunal de première instance de Tunis « a requis l’inculpation de Rafik Abdesselam de malversation financière et de trafic d’influence ».
Les articles 96 et 99 du Code pénal et l’article 58 du Code de la comptabilité publique sur la base desquels la procédure pourrait être lancée tournent autour de « l’exploitation, par un fonctionnaire public, de sa qualité aux fins de bénéficier d’un avantage indu pour lui-même ou pour autrui », « le préjudice causé à l’Administration » et « l’utilisation abusive, par un fonctionnaire public, de fonds publics placés sous sa responsabilité de par sa fonction ».
La bloggeuse Olfa Riahi, rappelle-t-on, avait accusé l’ancien ministre des Affaires étrangères, fin 2012, de corruption financière et de dilapidation de deniers publics. Rafik Abdesselam avait à son tour déposé une plainte au pénal contre Riahi, dans le cadre de l’affaire dite du Sheraton, doublée de celle du don chinois à la Tunisie. Le parquet avait diligenté une information judiciaire pour vérifier les allégations d’Olfa Riahi, sur la base de l’article 31 du Code pénal.