L’élection présidentielle algérienne aura lieu dans trois mois. Pourtant, alors que l’échéance approche, le flou est encore complet et la campagne électorale n’a pas vraiment démarré. Et pour cause, le suspense qui plane sur la candidature éventuelle du président sortant, Abdelaziz Bouteflika, bloque tout le processus électoral.
Alors qu’il est au pouvoir depuis maintenant 14 ans, et que la Constitution l’oblige à laisser sa place, Abdelaziz Bouteflika, sous la pression de son entourage, pourrait en effet être amené à prolonger l’aventure, sous réserve d’une modification de la Loi fondamentale.
Les accidents de santé du président et les nombreuses conséquences néfastes sur la vie institutionnelle du pays n’y font rien; Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, laisse volontairement planer le flou sur ses ambitions.
« L’entretien du suspense autour de la candidature du président de la République à une quatrième mandature est faite dans une seule et unique visée», estime Madjid Makedhi , éditorialiste pour le quotidien El Watan. Il s’agit de «freiner les ardeurs des hommes politiques ambitieux et éliminer toute candidature sérieuse à la joute politique d’avril 2014».
En Algérie, l’opposition au pouvoir est plutôt limitée. Elle est «discréditée dans l’opinion», remarque Kader Abderrahim. «Une frange de cette opposition a été récupérée par le régime, comme les islamistes qui se sont associés à l’alliance présidentielle. Quant aux autres partis, ils sont souvent inexistants sur la scène publique et ne trouvent pas d’écho au sein de la population».
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