La Fédération générale de l’électricité et du gaz (UGTT), s’est prononcée contre le projet de la loi, élaboré par le ministère de l’Industrie et adopté par le gouvernement, concernant la production d’électricité à partir des énergies renouvelables (ER).
Ce projet de loi de 44 articles, stipule la libéralisation de la production et de l’exportation de l’électricité produite par le secteur privé ou les services publics, à partir des énergies renouvelables.
Il repose sur quatre principaux axes: la mise en place d’un plan national de l’électricité produite à partir des énergies renouvelables, l’incitation à l’initiative privée, l’élargissement du système de l’auto-production d’électricité destinée à la consommation des collectivités locales et l’organisation de l’activité de l’exportation de l’électricité.
Le secrétaire générale de la Fédération, Abdelkader Jelassi, avait critiqué, lors d’une rencontre organisée vendredi, pour présenter le projet de loi, la manière avec laquelle cette loi a été élaborée.
Il estime qu’elle a été élaborée “sans associer la partie sociale ni les cadres et les ingénieurs de la STEG”, relevant que “le projet a été lancé à la hâte sans se reférer à des études préparées à l’avance ou à une stratégie générale de l’énergie dans le pays”.
Le syndicaliste a appelé, à cet effet, à la nécessité de réviser le Code de l’énergie en Tunisie et aussi les méthodes de négociation avec les sociétés pétrolières étrangères installées dans le pays.
D’autres syndicalistes et cadres de la STEG ont exprimé leurs appréhensions quant à l’avenir de la société et la concurrence qui pourrait résulter du projet de production d’électricité à travers les ER.
A leurs avis, ce projet qui habilitent les entreprises publiques et les collectivités locales à produire de l’électricité et la vendre à la STEG menace les prérogatives de la société, qui monopolise la production d’électricité depuis 1962.
Ils ont formulé, ainsi, l’espoir de voir la STEG rester le premier producteur d’électricité en Tunisie, menaçant d’entrer en grèves si le projet de loi ne sera pas révisé.
Du côté du ministère de l’Industrie, le secrétaire d’Etat chargé de l’énergie, Nidhal Ouerfelli s’est voulu rassurant.
Il a précisé que “la distribution de l’électricité, son transport et les services annexes, resteront exclusivement de la prérogative de la STEG”.
D’après lui, il y a nécessité de présenter les garanties nécessaires pour la préservation de la compétitivité de la société.
“La STEG va acquérir l’électricité produite par les privés selon des prix qu’elle fixera elle-même”, a-t-il réitéré, ajoutant que ces prix seront fixés ultérieurement en vertu d’un texte réglementaire régissant l’opération de vente.
Il a expliqué, par ailleurs, que “l’incitation à la production de l’électricité à travers les énergies renouvelables, essentiellement, éolienne et solaire, a pour objectif de renforcer le potentiel du pays en vue de remédier au déficit énergétique estimé, jusqu’à fin 2013, à 2,4 millions tonnes équivalents pétrole (TEP)”.