Les collaborateurs de la présidence de la République ont édité un livre intitulé « Le Système de la propagande sous le règne de Ben Ali ».
L’ouvrage de 500 pages contient une liste de plusieurs centaines de noms de la scène médiatique ayant collaboré avec le régime Ben Ali. Ces journalistes sont cités, par la présidence de la République, sans passer par le banc des accusés, par le pouvoir judiciaire, ni par la justice transitionnelle.
Et comme si ça ne suffisait pas, la présidence a pointé du doigt l’imprimerie officielle, en laissant entendre que son « livre noir » n’était pas destiné à la publication mais qu’il a fuité à cause du manque de compétence des agents de l’imprimerie.
Afin de mieux comprendre la situation, notre confrère d’Al Masdar est allé à la rencontre de Rached Ben Youssef, secrétaire général du syndicat de l’imprimerie officielle pour nous expliqué sur ce qui s’est réellement passé la nuit de l’impression du livre noir.
Rached Ben Youssef a rejeté et condamné d’emblée les accusations de la présidence sur la fuite du livre noir de l’imprimerie officielle. Des accusations qui tendent, selon lui, à ternir l’image de l’imprimerie, réputée depuis des années (1860) par son professionnalisme et par l’intégrité de son personnel.
“L’Imprimerie officielle imprime des centaines de milliers d’exemplaires de livres et d’autres documents pour les délivrer aux services de l’Etat, aux collectivités publiques ainsi qu’aux institutions et établissements publics, opérations qu’elle mène dans le respect des standards sans interférer dans le contenu tant que la demande émane d’institutions officielles et publiques”, souligne-il.
Précisant qua l’imprimerie officielle a notifié à la Présidence de la République que l’institution n’assume aucune responsabilité après l’opération d’impression et de remise.
Le secrétaire générale a tenu a expliqué que, 530 exemplaires du livre noir ont été imprimés dans la nuit du 31 octobre 2013 et nié la présence des agents de la garde présidentielle.
« Nous avons nous-mêmes supervisé l’impression du livre car nous sommes habitués à ces opérations » et de poursuivre que l’imprimerie ne « porte pas la responsabilité du contenu du livre ».
Il est a rappelé que Le conseiller principal du président de la République provisoire, chargé de la communication, Mohamed Hnid avait suspecté que le «fuitage» du document ait eu lieu au niveau de l’Imprimerie officielle, annonçant que l’institution de la présidence de la République poursuivra en justice l’auteur éventuel de cette fuite.