Tunisie – Budget 2014 : Révision du système de compensation

Le Chef de gouvernement provisoire, Ali Larayedh, a jugé mercredi après-midi, à l’ANC, que la révision du système de compensation devient “aujourd’hui” urgent, d’autant plus que les études ont montré que 12% seulement de la subvention bénéficie aux classes défavorisées.

Larayedh a indiqué que le gouvernement a entamé la révision du système de compensation, en optant pour une politique efficace de ciblage.

Pointant du doigt le problème de monopole et du cadre juridique inadapté au niveau du secteur énergétique, le chef du gouvernement a fait savoir que l’effort sera orienté vers la libéralisation de la production de l’énergie et notamment de l’électricité, et vers un recours intensifié aux énergies renouvelables.

Il a évoqué la création d’un comité de pilotage qui s’inspirera des expériences d’autres pays pour trouver les mécanismes idoines à la révision du système de compensation.

Le secrétaire d’Etat pour l’énergie et les mines , Nidhal Ouerfelli a indiqué, de son côté, que le déficit énergétique atteindra, à fin 2013, environ 3,05 millions TEP, si aucune mesure de la rationalisation de la consommation d’énergie n’est prise.

D’après lui, le déficit énergétique est le résultat de la hausse de la consommation de l’énergie primaire de 9% par rapport à 2012, et de la consommation de l’électricité de 11%.

Aussi, il a expliqué ce déficit par la nature du mixage énergétique adopté en Tunisie, lequel est basé entièrement sur le recours au gaz naturel dans la production de l’électricité.

Le secrétaire d’Etat a affirmé qu’une nouvelle tarification sera appliquée aux grands consommateurs et notamment aux cimenteries avec une levée totale de la compensation. En outre, des études approfondies par secteur seront réalisées pour lever progressivement la subvention .

Pour les ménages, une démarche progressive en matière d’augmentation des prix de l’énergie, sera adoptée avec le maintien de la même tarification pour 500 mille abonnés ayant une faible consommation, la création d’un deuxième tarif social et l’introduction de nouvelles tranches de consommation pour rationaliser la consommation et soutenir certaines catégories socio-professsionnelles (petits artisans).