Lobna Jeribi, rapporteur de la commission parlementaire des finances, de la planification et du développement a indiqué, mardi, dans une déclaration à TAP, que le projet du budget de l’Etat pour l’exercice 2014 est caractérisé par “sa tendance à réduire les dépenses publiques et aussi par ses mesures au profit des classes moyenne et pauvre”.
A la veille du démarrage des débats budgétaires, Mme Jeribi, a confirmé que “ce projet tend aussi à mettre fin à l’accroissement des dépenses de gestion de l’Etat, lesquelles ont augmenté de 80% durant les trois dernières années”.
“Les dépenses de gestion ont été ainsi réduites de 1,4% et celles de la compensation de 5%”, a-t-elle dit, estimant que “bien qu’elles soient modestes, ces réductions traduisent de la volonté de ne plus augmenter le montant des dépenses ou, au moins les stabiliser”.
Evoquant les dépenses des institutions de l’Etat, Lobna Jeribi députée du Parti Ettakattol, a souligné que les dépenses de l’ANC ont été baissées de 5%, celles la Présidence de la République de 3,4% alors que les dépenses de la Présidence du gouvernement ont été réduites de 20%.
Elle a encore indiqué que la subvention publique des produits de consommation “sera rationalisée”, notamment, les hydrocarbures et l’énergie qui ont fait l’objet d’un dialogue national, visant à adopter une stratégie à même de “corriger le grand disfonctionnement structurel dans ce secteur”.
Selon Mme Jribi, “le fonds de transition énergétique va accompagner la réforme du système de compensation et encourager l’investissement dans les énergies renouvelables”.
S’agissant de l’endettement, elle a affirmé que “le volume des dettes de l’Etat s’élève à 49,1% du PIB, lequel n’a pas été consacré à l’investissement mais plutôt au recouvrement des dépenses publiques, notamment, celles réservées au payement des salaires des fonctionnaires ainsi qu’à la préservation de la pérennité des entreprises”.
Cette tendance est, selon elle, “incorrecte”, et nécessite ainsi rectification.
Jeribi a aussi indiqué que le volume d’endettement public a atteint 41 754 MD alors que le service de dettes est estimé à 4675 MD.
Le projet de loi de finances pour l’année 2014 comprend des mesures sociales importantes, a-t-elle dit, citant au nombre desquelles, l’exonération d’impôt sur le revenu en faveur des couches sociales les plus démunies qui comptent 350 mille famille et 33% des salariés (moins de 5 mille dinars par an, soit un revenu mensuel de 400 dinars).
Cette mesure permettra à cette catégorie sociale de fournir un montant équivalent à un salaire supplémentaire mensuel par an, a soutenu Mme Jeribi.
Le projet de loi comprend également “des avantages fiscaux, non moins importants” pour employer 17 mille personnes parmi les ouvriers de chantiers, dont les salaires seront pris en charge, à raison de 50%, par l’Etat.
Elle a aussi évoqué l’annulation prévue des dettes de 70 mille petits agriculteurs, dont les crédits sont de montants moins de 5 mille dinars.
Sur un autre plan, le projet de loi de finances pour l’exercice 2014 prévoit, d’après MMe Jeribi, des mesures visant à encourager la presse écrite et l’édition de livres. Celles-ci consistent, notamment, à réduire de 18% à 6%, l’impôt sur la TVA imposée sur les papiers destinés à l’impression des revues.
D’après la députée et rapporteur de la commission des finances, la période actuelle est placée sous le signe de “la responsabilité”, eu égard à la mauvaise situation économique et à l’aggravation du déficit”.
Elle a formulé l’espoir de voir ainsi, l’ANC examiner le projet de loi de finances 2014 “loin des tiraillements politiques” et débattre des dossiers économiques contreversés dans le cadre “d’un dialogue national sérieux et regroupant toutes les parties concernées”.
Pour rappel, l’ANC entamera, demain mercredi, 25 décembre 2014, les séances plénières consacrées à l’examen des deux projets du budget de l’Etat et de la loi de finances pour le prochain exercice 2014.