La situation économique, sociale et écologique à Menzel Bourguiba (Gouvernorat de Bizerte) a été le thème de la conférence de presse organisée, lundi matin, par l’Union régionale du travail (URT) de Bizerte, à la demande du conseil local du travail de Menzel Bourguiba, réuni le 11 décembre 2013.
Quatre secrétaires généraux-adjoints de l’URT se sont succédés sur la tribune pour prendre la parole, Wahid Ben Saïd, Mohamed Lamine Touansi, Kamel Maalaoui et Sami Essid, en plus du secrétaire général de l’Union locale du travail (ULT) de Menzel Bourguiba, Ridha Mhedhbi, et des représentants des structures syndicales d’entreprises publiques et privées de la zone qui souffre de difficultés.
Les intervenants ont mis l’accent sur “l’état de tension” vécue par la ville de Menzel Bourguiba, à la suite de l’aggravation du phénomène du chômage, en raison de la fermeture de certaines entreprises et le licenciement de milliers de travailleurs, comme cela avait été le cas pour JAL groupe.
Ils ont souligné, dans ce sens, que la situation menace d’exploser, à cause des difficultés structurelles et conjoncturelles vécues par de nombreuses entreprises, notamment El Fouledh, la Société tunisienne des industries pneumatiques (STIP) et la Société de construction et de réparation mécanique et navale (SOCOMENA) qui sont, actuellement, dans l’incapacité de payer les salaires de leurs employés, selon les affirmations des intervenants, ce qui les a acculés à réduire le nombre des travailleurs, avec des risques de suspension des activités.
Les membres de l’URT de Bizerte, les structures syndicales locales et de base de Menzel Bourguiba et les participants aux travaux de la conférence de presse ont fait assumer au gouvernement la responsabilité de cette situation, surtout qu’il a ignoré, selon eux, l’aggravation de la situation économique et sociale dans cette zone et n’a pas fourni les solutions adaptées pour sauver les entreprises concernées, afin de garantir leur pérennité et préserver les milliers de postes d’emploi qu’elles fournissent. D’autre part, les structures syndicales ont proposé un ensemble de solutions, en particulier le rééchelonnement des dettes de ces entreprises et l’instauration de programmes pour leur mise à niveau.
Les intervenants ont, en outre, insisté sur le refus des structures syndicales, des travailleurs et des habitants en général de la privatisation, sous aucun prétexte, des autres entreprises publiques, surtout la société EL Fouledh.
Ils ont considéré que le déficit de ces entreprises sont dus à des facteurs externes et qui ne dépendent pas de leurs agents, cadres ou travailleurs. Par ailleurs, les intervenants ont évoqué la situation écologique détériorée, à Menzel Bourguiba, à cause de la pollution industrielle et la dégradation des services de santé, soulignant la nécessité de mettre en place un programme pour l’élimination de la pollution et l’amélioration des services de santé, dans la zone, à travers la transformation de l’hôpital régional en hôpital universitaire, comme il l’était dans le passé.
Répondant aux interrogations concernant les mouvements de protestation que comptent engager les structures syndicales, le secrétaire général-adjoint de l’URT chargé de l’information, Lamine Touansi a expliqué que l’objectif de cette conférence de presse est d’attirer l’attention des autorités nationales et régionales concernées sur la tension sociale vécue par cette zone, avant de passer à d’autres formes de militantisme et de protestation qui seront décidées ultérieurement, au moment opportun, si la situation ne change pas.
Il a émis l’espoir que la réunion de travail qui sera tenue dans la journée, au siège de la présidence du gouvernement, concernant la situation de JAL groupe aboutisse à des solutions positives aidant à améliorer la situation dans la ville.