OPINION : “La Cage aux folles“ du palais de Carthage

Quand on était jeune, on lisait et relisait, toujours avec le même engouement, la célèbre série de bande dessinée franco-belge, Astérix, série qui raconte les exploits d’un village peuplé d’irréductibles Gaulois qui ont résisté aux envahisseurs romains, grâce à la potion magique préparée par le druide Panoramix, qui procure momentanément une force surhumaine à qui en boit.

Mais l’épisode le plus lu était de toute évidence est celui de «la zizanie» où les Romains, exaspérés par la résistance farouche des Gaulois qui avaient décidé de leur envoyer le plus grand «semeur de zizanie» de tous les temps, Tullius Venenus. Sa mission a consisté à briser l’amitié des Gaulois dissidents; et il a réussi en partie.

Tullius Détritus, qui était un menteur et un traître notoire, était talentueux doué pour provoquer des tensions entre les Gaulois.

Si j’ai voulu rappeler cet épisode, c’est tout simplement parce qu’il m’a été remis à l’esprit par les exploits accomplis, ces jours-ci, par les locataires de la “Cage aux folles“* du palais de Carthage par la publication de leur Livre noir.

Si on s’amuse à lire et à décrypter cette feuille de choux, on se rend compte qu’il s’agit tout simplement d’un règlement de comptes de basse facture, et qu’au regard des dégâts occasionnés aux journalistes, artistes, intellectuels, sportifs qui y sont cités, le président provisoire et ses sbires ne sont en fait que des Tullius Venenus, voire de minables semeurs de zizanie.

Comme l’avait fait Tullius Venenus avec les Gaulois, Marzouki et ses ratons ont monté des Tunisiens contre des Tunisiens; ils ont monté de simples fans contre leurs idoles de la chanson tunisienne, comme Naama et Sadok Theraya, de jeunes férus de sport contre leurs idoles olympiques comme Gammoudi et Mellouli ou contre les légendaires footballeurs qui avaient honoré, en 1978, la Tunisie lors de la coupe du monde en Argentine… Et la liste est encore longue. Plus de cinq cents personnes qui ont fait la joie des Tunisiens y sont cités, pour la plupart gratuitement.

Conséquence: sur le plan moral, la zizanie que la bande de Carthage a semée est condamnable. Le prophète Mohamed déclarait dans un hadith que «la zizanie est plus grave que le meurtre».

Sur le plan juridique, la bande du palais de Carthage n’était pas habilitée à publier ces archives. La justice vient de la lui signifier du reste. En effet, un juge d’instruction a ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire concernant la publication de ce «Livre noir» par le service de communication de la présidence de la République. Car, le magistrat estime que la présidence a utilisé, en dehors de tout cadre légal, les archives de la présidence pour régler ses comptes avec certains journalistes insoumis.

Espérons que la justice ira jusqu’au bout et rendra justice à tous ceux qui ont été, arbitrairement, calomniés -bien arbitrairement calomniés…

Mais au-delà de la justice, les dégâts occasionnés sont énormes. Il est temps de faire le procès de ce président et de ses serviteurs. L’affaire relève de la plus haute trahison de l’Etat et de l’atteinte au patrimoine de l’Etat et à la mémoire de son peuple.

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*La Cage aux folles est un film franco-italien réalisé par Edouard Molinaro, sorti en 1978, adapté de la pièce de théâtre homonyme.

Succès commercial en France, il demeure également de 1980 à 1998 le film de langue étrangère le plus vu aux Etats-Unis. Il réalisa 5,4 millions d’entrées en France et plus de 8 millions aux États-Unis, soit un total de 13,5 millions pour ces deux pays, auquel il faut ajouter 762.909 entrées en Hongrie (liste non exhaustive). Birdcage, le remake américain sorti en 1996, sera le neuvième film de l’année aux États-Unis avec près de 28,1 millions d’entrées.

Source : Wikipédia