Le football est un magnifique sport et un jeu qui passionne. Mais pas seulement, c’est une économie qui gère plus de 70 millions de chiffre d’affaires en Tunisie rien que pour la Ligue 1, avec des emplois directs plus de 8.000 personnes entre joueurs, entraîneurs et staff technique, et 3.000 emplois indirects (chèque week-end). Le foot nous donne de l’émotion, du plaisir, de la peine, et meuble nos discussions, couvre nos journaux et masque même notre quotidien hideux.
Pour certains, le commentaire du dernier match ou l’ouverture du Mercato serait même plus important que le nouveau gouvernement de M. Mehdi Jomaa. Ailleurs en Europe et dans le monde, on l’a compris depuis longtemps et on ne parle plus du foot comme sport, mais tout simplement comme économie.
En Tunisie, on a fait le choix pour une compétition professionnelle au niveau des joueurs, contrats publicitaires, mais pas au niveau de la structure. Car la gestion des clubs est toujours associative, avec des dirigeants bénévoles, sous le cadre juridique “associatif“. Pas possible pour un club de foot en Tunisie de posséder son propre stade, même s’il a pour nom l’Esperance Sportive de Tunis avec un budget annuel voisinant les 20 millions de dinars tunisiens, ni le Club Africain avec un budget de 15 millions de DT, ni l’Etoile Sportive du Sahel avec son budget de 10 millions de DT, voire le Club Sportif Sfaxien (un budget annuel de 7 millions de DT).
Ils n’ont donc pas le droit de posséder leur propre stade et sont à la merci des municipalités chaque dimanche et au diktat du ministère de l’Intérieur et de la sécurité.
Actuellement le public de Tunis est privé de foot au Stade d’El Menzah et celui de Chedly Zouiten faute de certificat de conformité délivré par le ministère de l’Intérieur et la Municipalité de Tunis. Il paraît que ces 2 stades ne sont pas conformes et ne sont pas éligibles à accueillir les spectateurs pour assister aux compétitions.
Ce qui fait que chaque dimanche, depuis le début du championnat 2013-2014, tous les matches programmés au Stade d’El Menzah et au Stade Chedly Zouiten se déroulent devant des gradins vides. Pourquoi? Et qui est responsable: les clubs, la Municipalité de Tunis, la FTF, le Ministère de la Jeunesse et des Sports? Et quoi faire pour lever cette suspension?
A noter que le ministère de l’Intérieur, qui est le gérant officiel du sport en Tunisie, a donné son feu vert pour l’organisation des matches de foot, avec rentrée du public dans le cadre des compétitions africaines de la Ligue des Champions et la Coupe de la CAF.
Alors, jusqu’à quand ce sabotage va-t-il durer?