D’après le conseiller principal du président de la République provisoire, chargé de la communication, Mohamed Hnid, le Livre noir réalisé par la présidence de la République est « un simple rapport descriptif d’un ensemble de documents encore disponibles, ou ce qu’il en reste dans l’enceinte de l’institution de la Présidence, une partie de ses archives ayant été détruite au mépris de la mémoire nationale.
Lors d’une conférence de presse tenue, mercredi, au Palais de Carthage, Mohamed Hnid a précisé que le Livre noir n’est pas destiné à la publication mais plutot aux instances judiciaires, ainsi qu’à l’Assemblée nationale constituante, le Syndicat national des journalistes tunisiens et l’Association des jeunes journalistes. L’exfiltration du document n’avait d’autre but que de porter atteinte à l’institution de la présidence de la République, a-t-il ajouté.
Il a écarté tout lien du président de la République ou du porte-parole de la présidence de la République, Adnen Manser avec la réalisation du Livre noir, signalant que sa préparation est l’oeuvre de cadres du département de la communication qui n’ont pas d’appartenance politique. Le contenu du livre, a-t-il dit, ne diffère pas de celui du rapport de la commission de feu Abdelfattah Amor, hormis la citation explicite des noms qui y figurent en lieu et place des initiales.
Mohamed Hnid a souligné que l’élaboration de ce livre ne devait pas servir à des fins politiques ou pour régler des comptes personnels comme d’aucuns le laissent croire. La présidence de la République se défend d’avoir de telles pratiques immorales. Le livre a contribué, selon lui, à accélérer le processus de justice transitionnelle dont la loi vient d’être adoptée par l’Assemblée constituante.
Il suspecte que le fuitage du document ait eu lieu au niveau de l’Imprimerie officielle, annonçant que l’institution de la présidence de la République poursuivra en justice l’auteur éventuel de cette fuite.
S’agissant des journalistes étrangers cités dans le Livre noir, le conseiller principal de la présidence de la République a affirmé que seuls leurs noms ont été cités et que c’est à la justice d’examiner leurs dossiers.
Hnid a ajouté que les personnes dont le nom figure dans le livre ne sont pas forcément condamnables et pourraient même avoir été dupés.
De son côté, Mohamed Massoudi, chargé des affaires juridiques à la Présidence, a estimé que le travail fait par le département de la communication n’est pas contraire aux dispositions de la loi sur les archives et qu’il est du devoir de la Présidence de la République de divulguer le contenu des documents relatifs au système de corruption dans le secteur de l’information sous l’ancien régime.
Massoudi a qualifié « d’aberration » l’affaire en cours tendant à désigner un administrateur judiciaire pour prendre en charge les documents disponibles dans l’enceinte de l’institution de la Présidence, indiquant que la saisie de documents administratifs serait illégale. La Présidence de la République respecte le droit de tout citoyen de faire recours à la justice pour se défendre, a-t- il indiqué, affirmant que la loi aura le dernier mot pour décider du sort de ces affaires.