Le militant pour l’abolition de la peine de mort Robert Badinter a affirmé, mercredi, que la Tunisie “est un lieu essentiel du grand combat pour l’abolition de la peine de mort”.
Un débat organisé à la faculté des sciences juridiques de l’Ariana par l’association des Nations Unies a évoqué les progrès enregistrés à l’échelle mondiale pour l’abolition de la peine de mort.
“La France a été le dernier pays d’Europe occidentale à abolir la peine de mort”, a précisé M. Badinter, affirmant que dans certains pays les exécutions s’effectuent secrètement, citant l’exemple de la Chine ou “un réel mouvement abolitionniste est en train de se développer”, a-t-il dit.
Pour le doyen Yadh Ben Achour “le droit à la vie est un droit absolu”.
Lors de cette rencontre une présentation a été donnée d’une enquête, publiée en mai dernier, dans les couloirs de la mort de cinq prisons tunisiennes, auprès de 32 condamnés à mort, dont 28 hommes et 4 femmes.
L’enquête a révélé que 25% des condamnés à mort sont originaires de Siliana, d’ou un rapport possible entre la situation sociale et la marginalisation régionale avec le taux élevé de criminalité.
Cette enquête a permis de mieux connaître le vécu de ces condamnés et de relever certaines erreurs judiciaires, dont le cas de Maher Manai, 33 ans, victime d’une erreur judiciaire avait été condamné à mort en 2003 avant que sa peine ne soit commuée, en 2012, en détention à perpétuité.