Moncef Marzouki : La langue arabe est un défi judicieux au service de la modernité

Le président de la République provisoire, Moncef Marzouki, a souligné, à l’ouverture, mercredi, du forum mondial de la langue arabe, mercredi, au palais de Carthage, que la langue arabe est un défi judicieux au service de la modernité qui permet d’éviter le suivisme sous tous ses aspects.

Lors du forum qui coïncide avec la célébration de la journée mondiale de la langue arabe, le 18 décembre, M.Marzouki, a ajouté que cette langue est un outil de développement des nations arabes en renforçant leur intégration et leur homogénéité dans tous les domaines de la vie, y compris dans celui de l’enseignement.

Il a ajouté que “pour que la langue arabe soit une langue d’enseignement et de recherche scientifique commune, cela requiert un effort gigantesque et une mobilisation de toutes les parties à tous les niveaux”.

L’action arabe commune, a t-il souligné, est le meilleur choix pour être au diapason de l’évolution accélérée dans les domaines de l’éducation, des sciences, de la recherche et des technologies, et constitue le moyen pour concrétiser l’union entre le passé et l’avenir de la nation arabe.

Pour sa part, Abdelaziz Othmane Touijri, directeur général de l’organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO), a indiqué que la vision pessimiste de la réalité sur l’avenir de langue arabe est tributaire de sa situation actuelle, d’où le dépit ressenti, à ce sujet, par bon nombre d’arabophones.

La langue arabe est une cause stratégique qui ne touche pas seulement à la sécurité culturelle et civilisationnelle de la Nation mais aussi à la souveraineté des pays arabes et islamiques, à leur sécurité et à leur stabilité.

Il a ajouté que le fait d’attirer l’attention sur les difficultés par lesquelles passe la langue arabe dans les sociétés arabes en général vise à cerner les dangers qui la guettent. Il s’agit, à ce titre, de mettre en place des stratégies bien étudiées par voie démocratique et législative a noté M. Touijri.

Pour sa part, Abdullah Al-Muhareb, directeur général de l’organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences (ALECSO) a passé en revue les raisons de la crise que connaît la langue arabe, et qui sont, selon ses propos, dues à son évolution marquée par des différences de niveaux.

Il a évoqué, dans ce contexte, ce qu’il qualifie de réseaux de divergences dans la langue arabe dues à la multiplicité des dialectes locaux, faisant remarquer que la langue arabe est menacée par les Arabes eux-mêmes à travers l’ancrage de pratiques erronées et immatures aux niveaux des systèmes éducatif et d’information, accusant les médias arabes et l’enseignement d’altérer, jour après jour, la langue mère.

La cérémonie d’ouverture du forum international ayant pour thème “Au service de la langue arabe”, a été marquée par la présence du chef du gouvernement provisoire, un certain nombre de ministres, des universitaires et spécialistes en langue arabe, et notamment Adel Al-Falah, sous-secrétaire du ministère des Awqaf et des Affaires islamiques (Koweit) et Abdelkarim Khalil, président de l’Association “Al-Dawa Al-Islamia” (Libye).

Ce forum, de deux jours, est organisé dans le cadre de la mise en oeuvre de l’initiative lancée, par le président Mohamed Marzouki, portant sur la création d’une institution baptisée “Le Mihrab Mondial pour la langue arabe”.

Le programme de cette manifestation comporte des communications ayant trait aux expériences menées par des organisations arabes au service de la promotion de la langue arabe, outre l’examen des pédagogies interactives pour son enseignement et son usage en tant que langue scientifique.

Pour rappel, l’initiative du “Mihrab mondial pour la langue arabe” a été présentée, en mars 2013, par le Président Marzouki, lors de la 24ème session du Sommet arabe, à Doha (Qatar) en vue de créer un réseau entre les différents opérateurs oeuvrant pour la promotion de la langue arabe.