Tunisie : Les écarts importants” aux plans régional et social sont des “barrières” aux droits de l’enfant

Une enquête de l’UNICEF publiée lundi à Tunis a souligné que “les écarts importants” entre régions et catégories sociales en Tunisie font que la situation d’un grand nombre d’enfants vulnérables “est marquée par plusieurs privations”.

“L’existence d’écarts importants entre régions, entre milieux et entre catégories sociales constituent autant de barrières et d’obstacles à la réalisation des droits pour un nombre important d’enfants et de femmes”, souligne l’enquête dont les résultats ont été présentés lundi lors d’un séminaire.

Selon cette enquête, le taux de mortalité infantile a atteint 16,7 pour mille, il demeure plus élevé en milieu rural (25 pour mille) par rapport au milieu urbain (12 pour mille).

Pour ce qui est de la scolarisation des enfants, le rapport constate que près de 56% des enfants âgés de 3-5 ans ne bénéficient pas d’une éducation préscolaire, dont 40,2% en milieu urbain et 82,6% en milieu rural.

L’enquête porte aussi sur la question de la violence, affirmant que plus de 93% des enfants subissent une discipline violente et 32% font l’objet de violences physiques en milieu familial. L’étude relève aussi que l’usage du châtiment corporel est encore répandu, il varie de 48% dans les régions du sud-ouest à 22 % dans du nord- est.

Troisième du genre en Tunisie, cette enquête fait suite à deux autres enquêtes réalisées en 2000 et 2006. L’enquête a été réalisée sur la base d’un échantillonnage de 9 mille ménages.

L’enquête a été réalisée par le ministère du développement et de la coopération internationale en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) à Tunis, le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) et le Bureau de la coopération Suisse.

La représentante de l’UNICEF en Tunisie, Maria Luisa Fornara, a souligné à cette occasion l’importance des résultats de cette enquête qui sont mis à la disposition du gouvernement au moment où la Tunisie entame la réflexion sur sa nouvelle stratégie de développement.

De son coté, la ministre des affaires de la femme et de la famille, Sihem Badi, a indiqué que la disparité entre les régions et les catégories sociales nécessitent une intervention d’urgence et l’adoption d’une stratégie visant la réduction des disparités et des inégalités sociales, ciblant en particulier les familles et les enfants.