“Nous oeuvrerons en faveur de l’élaboration et de l’adoption d’une loi-cadre sur la violence contre la femme dans les plus brefs délais afin que la Tunisie soit l’un des premiers pays arabes à avoir adopté une telle loi”, a souligné, mardi, Sihem Badi, ministre des affaires de la femme et de la famille.
S’exprimant à la séance de clôture des travaux du séminaire international organisé, les 9 et 10 décembre à Tunis, sur les cadres et instruments juridiques nationaux et internationaux en matière de violences fondées sur le genre, Badi a indiqué que le ministère mobilisera tous les moyens humains et matériels nécessaires pour parvenir à l’élaboration de cette loi visant à protéger la femme victime de violence.
“Il est regrettable de constater que la femme tunisienne n’est pas encore protégée par une loi-cadre lui garantissant tous ses droits”, s’est-elle exprimé, soulignant que le ministère est prêt à écouter les suggestions des spécialistes et de l’ensemble des composantes de la société civile afin d’accélérer l’élaboration de ce texte.
Plusieurs recommandations ont été issues de ce séminaire appelant à garantir l’encadrement, la prise en charge psychologique et médicale ainsi que la protection juridique des femmes victimes de violence.
Outre le renforcement du cadre juridique et la mise en place d’une loi en faveur des femmes, les participants ont appelé à la levée des réserves sur La Convention relative à l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) ratifiée par la Tunisie en 1985 et la ratification de la convention 183 sur la protection de la maternité de l’Organisation internationale du travail.
Les participants ont, également appelé, à la création de centres d’accueil et d’hébergement des femmes victimes de violence aux niveaux national et régional, la formation des compétences, le renforcement de la sensibilisation et l’organisation de campagnes nationale et régionales, la consolidation du travail en réseau entre les différents intervenants dans le domaine (ministères et société civile) ainsi que l’élaboration d’une carte géographique comportant toutes les coordonnées des centres et des spécialistes afin d’améliorer l’encadrement et l’orientation des victimes. Le séminaire a été organisé à l’initiative du ministère des affaires de la femme et de la famille en collaboration avec le conseil de l’Europe et le Fonds des Nations Unies pour la population.