Les collaborateurs de la présidence de la République ont édité un livre intitulé « Le Système de la propagande sous le règne de Ben Ali ».
L’ouvrage de 500 pages contient une liste de plusieurs centaines de noms de la scène médiatique ayant collaboré avec le régime Ben Ali. Ces journalistes sont cités, par la présidence de la République, sans passer par le banc des accusés, par le pouvoir judiciaire, ni par la justice transitionnelle.
Certains faits mentionnés dans le Livre noir de Marzouki nous rappellent le procès historique des Nazis, après la Deuxième Guerre mondiale, connu sous le nom de “Procès de Nuremberg”. Il s’agit d’un procès organisé par les vainqueurs de l’Allemagne nazie, du 20 novembre 1945 au 10 octobre 1946. Le tribunal a été créé à Londres, le 8 août 1945.
Sans doute, vous vous posez la question de savoir où est le lien entre ces deux faits. Alors le voici: seulement 24 personnalités nazies ont été jugées à Nuremberg, pour des faits nettement plus graves (comme vous le verrez plus bas), alors que le Livre noir de Marzouki juge et condamne, à l’avance, plus de 300 personnes.
Ces nazis étaient accusés de :
– « Crimes contre la paix », c’est-à-dire d’avoir décidé, préparé, organisé la Guerre,
– « Crimes de guerre », c’est-à-dire d’avoir violé les règles de la guerre, en exécutant des prisonniers de guerre, par exemple, en ne respectant pas les Conventions de Genève,
– « Crimes contre l’humanité », c’est-à-dire d’avoir organisé la déportation et le massacre systématique de populations désarmées, en particulier dans les camps de concentration et d’extermination.
Certains ont été condamnés de 10 à 20 ans de prison, d’autres par pendaison ou à perpétuité.
Les juges sont des Français, Américains, Anglais et Soviétiques.