Au festival international Néapolis du Théâtre 2013 : la thérapie par la marionnette

Au delà d’un marathon de représentations théâtrales qui s’annonce fort et des activité d’animation diverses dans les rues de la ville de Nabeul, le festival international Néapolis du théâtre offrira pour la deuxième année consécutive au Centre de défense et d’intégration sociale (CDIS) de Nabeul l’occasion de profiter d’un atelier thérapeutique destiné aussi bien au personnel du centre qu’aux enfants.

Ainsi, la 28ème édition de ce festival qui se tiendra du 15 au 22 décembre, sera marquée par la participation de l’association française “Marionnette et Thérapie” représentée par Alain Guillemin marionnettiste au Théâtre Louis Richard et la psychiatre-psychanalyste Denise Timsit.

Ils donneront dans le cadre de cet atelier une formation sur la marionnette comme objet médiateur et un workshop de pratique du théâtre d’ombre orienté particulièrement sur le jeu avec les marionnettes.

A ce sujet, Intissar Ben Khlifa, responsable du département prévention au CDIS, a expliqué à l’agence TAP, qu’après une première expérience de formation entamée l’année dernière avec l’association “Marionnette et Thérapie”, le personnel du Centre aura pendant toute une semaine un programme de formation destiné essentiellement aux enfants non scolarisés, et ayant des difficultés d’insertion sociale. Ayant mesuré l’efficacité de l’usage de la marionnette en tant qu’excellente approche psychologique en faveur des enfants vulnérables souffrant de multiples troubles familiaux et sociaux, le centre, a-t-elle ajouté, envisage de signer une convention de partenariat et d’élaborer un programme d’échange avec l’association française afin d’inclure la technique de la marionnette dans le centre, le premier des 17 centres dans tout le territoire à s’initier à cette méthode, outre le théâtre et l’expression corporelle.

La formation programmée s’adressera également aux animateurs, éducateurs, et à tous ceux qui sont déjà ou qui s’apprêtent à devenir des professionnels de santé, psychologues, assistants ou administrateurs sociaux désirant ajouter la marionnette à leur pratique professionnelle. L’objectif étant de les initier à l’importance de l’utilisation de la marionnette, comme élément de soins en milieux spécialisés. Hormis l’aspect spectacle, la marionnette est utilisée dans plusieurs pays occidentaux, a-t-elle précisé, dans des actions thérapeutiques au service d’enfants, adolescents, adultes et personnes âgées qui se trouvent en difficultés, (Agressivité, comportement à risques, sous-estime de soi, absence de projets de vie, sentiment d’exclusion…) afin de leur donner un réconfort et soulagement, quant le langage expressif devient pour eux difficile sinon impossible.

A travers l’apprentissage de la manipulation, la marionnette peut les aider à s’exprimer par des moyens traditionnels en ayant recours à des matériaux simples, (tissu, chiffons, boutons, éponge,bois….). En groupe, le processus de fabrication d’un corps construit qu’est la marionnette, a-t-elle expliqué, peut être un élément de communication, de socialisation, de dialogue et de créativité.

Une rencontre est prévue pour présenter aux festivaliers, marionnettistes et journalistes les activités et objectifs de l’association d’éducation populaire “Marionnette et thérapie” créée en 1978, avec pour mission l’expansion de l’utilisation de la marionnette comme instrument de soin, de rééducation et de réinsertion sociale.

Support culturel, éducatif et de loisir capable de jouer un rôle de premier ordre dans l’éducation artistique, la marionnette, cet art longtemps considéré comme un art mineur, relégué au rang d’un art enfantin, est considéré de nos jours, comme d’ailleurs le théâtre en général une excellente technique thérapeutique.