Le directeur général des archives nationales Hedi Jellab a plaidé pour la création d’un système d’archivage en vue de protéger les documents contre la destruction et la manipulation en période de crise.
S’exprimant, samedi, à Tunis, lors d’une table ronde sur les Archives et Vérité dans le processus de justice transitionnelle, Hedi Jellab a estimé que seules la justice et les instances pluridisciplinaires sont habilitées à prendre connaissance des archives pour l’exploiter.
De son coté, l’universitaire Khaled Kchir, a estimé que la loi sur les archives en Tunisie est parmi les plus avancées au monde, ajoutant que l’ouverture et la fermeture des archives sur la corruption ne peuvent se faire qu’après l’adoption du projet de loi sur la justice transitionnelle.
Il a précisé que la fermeture de ces archives doit être conditionnée par la révélation de la vérité et le verdict de la justice. « Le retard pris dans l’adoption de la loi sur la justice transitionnelle ne signifie pas que chaque structure de l’Etat peut instaurer sa propre justice », a averti le ministre des droits de l’homme et de la justice transitionnelle, Samir Dilou.
Il a indiqué que chaque dépositaire d’une partie de la vérité est tenu de sauvegarder celle-ci jusqu’à sa révélation dans un cadre institutionnel.
Malgré les réticences exprimées par le ministre, la polémique sur le récent “Livre noir” élaboré par la présidence de la République a fait écho dans cette table ronde où certains intervenants ont considéré que cet ouvrage a été rédigé pour des visées personnelles. Selon Mongi Khadhraoui, membre du bureau exécutif du syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), l’objectif de l’ouvrage n’est pas de dévoiler le système de corruption mais au contraire de cibler des noms précis et de calomnier certaines personnes.
« La révélation de la vérité hors de son cadre juridique et temporaire pourrait en cacher d’autres », a-t-il souligné.