“La Tunisie a perdu beaucoup de temps…Il faut quelle se rattrape rapidement et qu’elle opte, aujourdhui, pour un nouveau modèle économique, basé sur la création de valeurs et sur un système financier plus adéquat”, a déclaré, samedi, à Sousse, l’ancien ministre de Finances, Jalloul Ayed.
D’après lui, à travers un modèle pareil, le pays parviendra à créer de l’emploi stable et par conséquent de la richesse au profit de tous les Tunisiens.
Intervenant, dans le cadre des 28ème journées de l’entreprise, à une conférence sur le thème “pour de nouvelles conditions de financement”, M. Ayed a estimé que “la Tunisie dispose déjà dun capital humain extraordinaire, mais, elle reste en face d’un problème majeur celui de labsence dun système financier adéquat”.
Selon l’ancien ministre de finances, “le système financier est lépine dorsale de l’économie d’un pays, dans la mesure où il mènera soit à son essor, soit à son échec”.
M. Ayed a aussi plaidé en faveur d’une stratégie daccompagnement des très petites, petites et moyennes entreprises, afin de les aider à surmonter leurs difficultés et les appuyer pour réussir leur développement.
Sur un autre plan, il a jugé nécessaire la mise en place d’un vrai marché de capitaux qui jouera un rôle important dans le financement des promoteurs et des jeunes dirigeants, ainsi quun marché primaire de bons de trésor.
Il a évoqué ensuite la nécessité de convaincre un grand nombre de PME tunisiennes, qui travaillent dans linformel à muter vers le structurel, l’objectif étant de contribuer efficacement à la création de la richesse et à labsorption du chômage.
Concernant cet impératif d’adopter un nouveau modèle économique en Tunisie, Houcine Abassi, secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) partage le même avis que l’ancien ministre de finances.
Il a mis l’accent, lui, sur la corrélation entre la démocratie et la croissance économique, soulignant la nécessité de concevoir un nouveau modèle de développement “suivant une échelle de principes traduisant la valeur du travail, l’innovation et la création au sein de l’entreprise”.
Pour sortir de la situation actuelle du pays et mettre fin à la dégradation sociale et économique, à l’anarchie et à la contrebande et l’économie informelle, Abassi recommande une démarche participative et appelle à la conciliation.
IL a appelé, à ce sujet, à respecter les principes de transparence dans le processus de préparation du budget, à prévoir des mécanismes permettant d’y associer les citoyens et à restructurer le système bancaire, lequel “ne devra pas ouvrir les portes à la privatisation”, d’après lui.
Pour le président de l’UGTT, seul un système fiscal équitable qui pourrait mener à la justice fiscale est partant à la stabilité sociale.