Plusieurs participants au 3e Forum de Tunisie pour l’intégrité ont dénoncé, mercredi, l’absence d’un dispositif institutionnel coordonné et d’un cadre juridique régissant les mécanismes de lutte contre la corruption.
S’exprimant lors de ce forum qui se poursuivra pendant deux jours, ils ont plaidé en faveur de la mise en place d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption qui, selon eux, doit s’articuler autour de trois axes principaux : la sanction, la prévention et l’éducation.
Pour le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption, Samir Annabi, « l’établissement d’un système national d’intégrité est devenue, aujourd’hui, nécessaire, dans la mesure où la situation semble être fluctuante et pose le risque du retour à la case pré-révolution, ponctuée par la montée du phénomène de la corruption.
Quelque mois après la révolution, a-t-il constaté, des cas de corruption ont disparu, alors que d’autres ont fait surface. Ce constat a été corroboré par le ministre de la gouvernance et de la lutte contre la corruption Abderrahman Ladgham qui a fait état de la persistance du phénomène, malgré les efforts déployés, depuis le 14 janvier 2011, pour se débarrasser de l’héritage du passé.
La Tunisie avance à pas surs dans l’application de la Convention des Nations unies contre la corruption, a-t-il indiqué, faisant remarquer que « la consécration de la bonne gouvernance est un processus progressif. Le représentant Résident du Programme des Nations Unies pour le développement en Tunisie (PNUD) Mounir Thabet a saisi l’occasion pour réaffirmer l’engagement de l’Organisation des Nations Unies à soutenir la Tunisie dans son combat contre la corruption. « La PNUD ne ménagera aucun effort pour soutenir la Tunisie dans ses efforts de lutte contre la corruption » a-t-il dit.
Cette rencontre, qui coïncide avec la célébration, le 9 décembre, de la Journée internationale de lutte contre la corruption, est organisée par le PNUD, en partenariat avec le ministère de la Gouvernance et de la lutte contre la corruption et l’Instance nationale de lutte contre la corruption. Ce forum prévoit des workshops pour réfléchir sur les moyens de lutte contre la corruption et débattre de ses liens avec la citoyenneté, les secteurs public et privé et l’éthique, de la coopération internationale et du cadre juridique régissant la lutte contre ce phénomène.
Au programme de cette rencontre, figurent, également, des communications sur « le rôle des médias dans la lutte contre la corruption », « le journalisme d’investigation » ainsi que sur « l’accès à l’information ».