Après “Meeting graffiti” et “Vertige graffik” en 2012, les cultures urbaines reviennent cette année pour investir du 9 au 14 décembre Tunis, Ben Arous et la Goulette où des artistes tunisiens et étrangers tenteront de redonner éclat à des lieux ayant perdu leur âme.
Tout se fera dans la manifestation “Esprit batha”, une expression puisée dans le dialecte tunisien et qui signifie à la fois espace non délimité, lieu de passage ouvert, ou terrain vague.
Loin des espaces d’art privés ou officiels où l’art et la culture sont habituellement confinés, ce sont des lieux publics à fort passage qui ont été retenus cette année: place Barcelone à Tunis, la maison de la culture Abou El Kacem Chebbi à Ben Arous et place El Bratel à la Goulette.
A Tunis, tout commence et tout finit à la Place Barcelone où tout un monde se croise, celui qui se déplace à pieds, emprunte train, métro ou bus. Fréquenté quotidiennement par des milliers de personnes, la place Barcelone a peu d’attraits à part un jardin public laissé à l’abandon.
Entourée de cafés, d’épiceries ou de petits kiosques, la maison de la culture Abou El Kacem Chebbi située au coeur de Ben Arous n’a malheureusement jamais été un pôle d’attraction ni un espace de développement pour toute forme de création ou d’activité artistique.
Démolie sous le régime de Ben Ali, la place El Bratel qui servait de lieu de rencontres et de terrain de jeux pour les enfants aux alentours de leurs maisons aux portes bleu et vert, s’est transformée aujourd’hui en un parking où un semblant parc public, prend place.
Pour redonner vie à ces trois espaces, le programme prévoit du graffiti avec la participation de graffeurs venant de plusieurs régions de Tunisie, France, Espagne, Grande Bretagne et d’Allemagne, des performances musicales et visuelles, de la danse, du rap, du slam et des projections de films. L’objectif étant de démontrer que la culture sous toutes ses formes est un élément indispensable du renforcement de la citoyenneté.
Cette manifestation où l’art de la rue est à l’honneur est organisée par les deux associations Open Art de Tunisie et Kif Kif international (France) qui s’emploient à travers leurs activités à donner à l’art et aux jeunes créateurs la possibilité de développer leurs talents et à permettre l’accès du public, le plus vaste, à l’art dans toutes ses formes.