L’entreprise économique, l’une des premières entités créatrices de richesses et d’emplois, en Tunisie, est confrontée, aujourd’hui, à l’instabilité politique et socio-économique qui règne dans le pays. Les chefs d’entreprises ressentent ainsi de plus en plus les contrecoups de cette instabilité et du manque de visibilité qui sévissent depuis plus de deux ans.
Leur souci primordial est désormais d’assurer la continuité de leurs activités pour garantir la pérennité de leurs établissements et ne pas se heurter à des difficultés financières majeures.
L’UTICA avait déjà averti, à plusieurs reprises, contre les dangers qui menacent le tissu entrepreunarial et l’économie tunisienne en général. Elle a également attiré l’attention dans une note intitulée «l’économie tunisienne: état des lieux et plan pour une sortie de crise » sur le risque « de voir les partenaires et clients étrangers de la Tunisie perdre confiance dans le site et partant voir les carnets de commandes pour les prochaines années se vider au profit de pays concurrents».
La FIPA (Agence de promotion de l’investissement étranger), a fait état, dans ses dernières statistiques, d’un recul de 12,7% du flux des investissements étrangers réalisés, jusqu’à fin septembre 2013, par rapport à 2010 (1491,9 MDT contre 1698,8 MDT). Cette régression, qui traduit déjà une perte de confiance dans le site Tunisie, est due, selon la centrale patronale, à la mauvaise logistique portuaire et douanière, aux troubles sociaux, à la situation sécuritaire, au manque de réactivité et au blocage du processus de transition.
L’UTICA a précisé, dans la même note, que « les constructeurs automobiles demandent de plus en plus à leurs fournisseurs équipementiers, basés en Tunisie, de délocaliser une partie de leur activité vers le Maroc et les pays d’Europe de l’Est ». Ils leur ont demandé aussi de ne pas lancer de nouveaux contrats (pour des périodes de 3 à 6 ans) en Tunisie. Cette tendance est constatée chez les donneurs d’ordre du secteur de textile-habillement, a déploré l’organisation patronale.
Déjà, «les bons de commandes ne se font plus à la même fréquence, les chiffres d’affaires sont en baisse et les coûts de production sont en hausse, ce qui menace la compétitivité des unités et fragilisera l’entreprise tunisienne tôt ou tard». Selon le président de la commission économique, à l’UTICA, il est urgent, aujourd’hui, d’identifier des solutions radicales à l’ensemble des difficultés auxquelles font face les entreprises, «d’imposer la discipline et d’ancrer une culture du travail».
L’UTICA appelle les forces politiques à assumer leurs responsabilités historiques
Notation de la Tunisie: « faites quelque chose avant qu’il ne soit trop tard »,dixit UTICA