La Tunisie vit une guerre civile froide qui menace d’évoluer en une véritable guerre civile au cas où le processus d’édification d’un nouveau modèle de cohabitation et de paix sociale reste bloqué, a noté dimanche le chercheur en civilisation islamique Sami Braham.
Il s’exprimait lors d’une conférence organisée par le bureau central de la femme et de la famille relevant du mouvement Ennahdha sur le thème « La violence en Tunisie causes et remèdes ».
« Toutes les phases transitoires sont marquées par la faiblesse de l’Etat. L’ancien système s’écroule et les nouvelles forces se trouvent confrontées aux défis de reconstruction de l’Etat et de ses institutions, ce qui n’est pas sans susciter des rivalités politiques, a-t-il relevé. Aujourd’hui, l’édification de l’Etat est basée sur le conflit et la polarisation pour préserver les intérêts et se partager les postes de décision, a-t-il noté.
Et d’ajouter, les partis luttent pour préserver leur positionnement sur l’échiquier politique et non pour l’intérêt général. Selon l’expert, l’exclusion est la pire forme de violence. Aux référentiels idéologiques et religieux, la violence de l’exclusion, est souvent exercée à dessein de délégitimer l’adversaire politique. Il tient l’élite, en partie, responsable de la propagation de la violence dans le pays.
Au lieu d’engager la reflexion sur les solutions à ce fléau, l’élite a choisi de se ranger aux cotés des partis politiques, a-t-il regretté.
Le conférencier a appelé à une approche humaniste dans le traitement de la violence, qui tienne compte des facteurs ayant favorisé sa propagation. De son coté l’enseignant d’éducation islamique, l’Imam Mohamed Salah Souissi considère que la prévention de la violence passe par la consécration des valeurs de l’Islam, lequelles bannissent la violence et le rejet de l’autre.
« les jeunes de l’éveil islamique » sont appelés à mieux comprendre les préceptes de l’Islam qui se basent sur le dialogue et la tolérance loin du fanatisme.