“Médecine, éthique et grève de la faim”, tel est le thème de la XVII conférence annuelle du comité national d’éthique médicale tenue, samedi, à la faculté de médecine de Tunis.
Nadia Hellal, médecin pénitentiaire à la prison civile de Mornaguia a souligné, à cette occasion, que la grève de la fin est un moyen d’expression traduisant souvent une protestation qu’utilise le détenu afin d’atteindre un objectif déterminé et obtenir une solution ou une issue à un problème quelconque au cours de sa détention.
A la fin de l’année 2012, a-t-elle indiqué, la prison civile de Mornaguia a connu une vague de grève de la faim de type collectif (plus de 200 détenus sur une période trois mois). Il s’agit de salafistes et de condamnés de droit civil. C’est au cours de cette période que Mohamed Bakhti et Béchir Kolli ont trouvé la mort suite à une grève de la faim sauvage.
De son côté, Slim Laghmami, professeur à la faculté des sciences juridiques de Tunis a souligné qu’il existe un vide juridique dans la législation tunisienne au sujet de la grève de la faim.
Il importe de combler cette lacune, estime-t-il, en se référant aux conventions internationales et au droit comparé car la situation actuelle ne sert pas l’intérêt du gréviste de la faim et menace le médecin traitant si la grève de la faim engendre le décès. En France, a-t-il dit, le code des procédures pénales stipule le respect de la volonté du gréviste de la faim, soulignant que les médecins pénitentiaires doivent intervenir si sa vie est en danger sans recourir à des moyens violents pour l’obliger de mettre un terme à sa grève.
Le secrétaire général du conseil national de l’ordre des médecins, Nebil Ben Zineb a indiqué qu’il n’y a pas un texte de loi explicite sur la grève de la faim mais il existe plusieurs textes relatifs à ce sujet dont le code Déontologie médicale dont l’article 3 stipule que “le médecin doit soigner avec la même conscience tous les malades sans discrimination aucune”.