Tunisie – OACA : Situation financière délicate en raison des dettes de Tunisair

L’Office de l’Aviation civile et des Aéroports (OACA), traverse actuellement, une étape délicate sur le plan financier en raison de l’accumulation des dettes non remboursés de son premier client, Tunisair, dont l’assainissement social constitue une urgence, a affirmé à TAP, le PDG de l’office Salah Gharsallah.

Il a ajouté dans une interview accordée à l’agence, que “les dettes de Tunisair qui s’élèvent à 260 millions de dinars représentent 50% du chiffre d’affaires de l’office dont les bénéfices se sont inscrits en hausse en 2012 à environ 6 millions de dinars contre 1,5 MD en 2011. Alors qu’ils oscillaient auparavant, entre 70 et 80 MD par an”, a-t-il regretté.

Le premier responsable de l’OACA a ajouté, que dans le cadre du plan de restructuration de Tunisair, il a été convenu lors du conseil ministériel tenu en mars 2013, que ces dettes estimées alors à 165 MD, seront prises en charge par l’Etat” lequel cédera sa part de bénéfices au profit de Tunisair.

Toutefois a-t-il dit, le problème demeure entier concernant l’identification du mécanisme qui sera adopter par l’Etat pour résoudre cette question. Il s’agit d’opter pour une augmentation du capital, ce dont je préfère, puisque ce mécanisme est à même de garantir les fonds de l’Etat, ou bien d’offrir un appui financier à la compagnie, ce dont bénéficieront tous les actionnaires (Etat et privés)”, a-t-il expliqué.

Assainir au plus vite la situation financière et sociale de Tunisair :

Le PDG de l’office, qui siège au Conseil d’administration de Tunisair, a également, affirmé que le programme de restructuration du transporteur national comporte deux volets, le premier porte sur la situation financière et le deuxième est d’ordre social.

Pour lui, “il est impératif d’entamer, le plutôt possible, l’assainissement social de la compagnie qui emploie 8400 agents, un nombre dépassant de loin selon lui, les besoins de la flotte et les normes en vigueur dans les compagnies semblables ( entre 4000 et 4500 agents).

Il a appelé les organisations syndicales et le ministère des Affaires Sociales à ouvrir ce dossier d’une manière urgente et dans le cadre de consensus entre les différentes parties et ce, dans l’intérêt de Tunisair, laquelle est appelée à rééquilibrer ses finances.

Si elle continue sur cette lancée, a-t-il poursuivi, la compagnie serait incapable de résister, d’autant que ses pertes ont atteint ces dernières années, 400 millions de dinars.

D’après ce responsable, l’assainissement de la situation Financière et sociale de Tunisair constitue une affaire nationale qui relève de tous les ministères dans la mesure ou, partout dans le monde, les transporteurs nationaux jouent un rôle important au moment des crises (rapatriement des ressortissants …) et en matière de régulation des prix (pèlerinages…).

Pour M. Gharsallah, la compagnie est appelée à accorder au volet commercial, l’importance requise à travers la conclusion de partenariats stratégiques et des alliances avec de grands transporteurs aériens tels que Air France, Qatar Airways et Fly Emirates.

Il a par ailleurs, reconnu, que la situation politique, sécuritaire et économique qui prévaut dans le pays depuis la révolution, a eu un impact négatif sur l’activité aéroportuaire notamment, dans les aéroports de l’intérieur (Tabarka et Tozeur) outre les mouvements de protestation menés dernièrement, par les agents de l’office.