Mercredi soir, devant l’espace El Téatro à Tunis, l’on se croirait dans une émeute, avant le démarrage du spectacle “Klem ellil zéro virgule” de Taoufik Jebali, programmé dans le cadre des JTC 2013.
Outre le désordre qui a marqué l’ouverture de cette 16ème édition (22-30 novembre), d’autres spectacles se sont déroulés dans une ambiance de véritable cafouillage tels que “Arrahib” (Le terrible) de Mounir Ergui, à la salle du 4ème art, “Richard 3” de Jaâfer Guesmi à la salle Le Mondial et “Klem ellil” à El Teatro.
Des habitués du Festival et journalistes accrédités ont manifesté leur mécontentement de l’organisation, ce qui expliquerait certains réajustements de dernière minute dans la programmation.
Au milieu du brouhaha, des voix se font entendre de partout pour manifester la grogne face aux difficultés d’accès : une seule porte pour une marée humaine qui voulait voir “les paroles de nuit” de Jebali dans sa nouvelle version. Les journalistes, quant à eux, se sont trouvés dans l’embarras face à l’insistance des agents de sécurité de ne laisser passer que ceux qui ont “une réservation”. Même les badges et les invitations n’étaient pas valables. “On n’a pas été avertis de cette nouvelle et étrange disposition” a crié un journaliste. En dépit de ce grand malaise, certains ont tenu à retenir leur souffle pour pouvoir assister à la représentation.
Les événements de “Klem Ellil zéro virgule”, mise en scène de Taoufik Jebali et interprétation de Raouf Ben Amor, Nawfel Azara, Amina Ben Douaâ, Rim Rchidi, Baligh Maki et Taoufik Jebali, se déroulent dans une morgue. Trois corps s’animent pour découvrir que la répression leur a fait perdre leurs traits et que désormais ils portent le même visage.
Ils ne se rappellent que d’un seul mot “citoyen”. Dans cet espace fermé, emblème de la mort, ils ont été à la recherche d’une identité perdue. Recherche qui rappelle celle d’un pays envahi par des êtres étranges, des carnivores qui dévorent même le corps du martyr.
La pièce “Klem ellil zéro virgule” sera présentée, une deuxième fois le samedi à 16H00, à l’espace El Teatro à Tunis, au prix de deux dinars, soit le prix pratiqué par les JTC.