Une table ronde sur le thème:”Le droit des minorités : Quelle place pour les sourds muets dans notre société ?”, a été organisée, mercredi à Tunis, à l’initiative de l’association tunisienne de soutien aux minorités (ATSM).
La rencontre vise, selon Yamina Thabet, présidente de l’association, la sensibilisation de l’opinion publique concernant le droit des sourds à une citoyenneté entière et à une participation à la vie publique et politique, dont le droit au vote.
La présidente de l’association a évoqué les difficultés d’accès de cette catégorie de la société à l’information, expliquant qu’aucune chaîne de télévision, en Tunisie, ne prend en considération la spécificité de leur handicap pour proposer des programmes spécifiques.
De son côté, M. Mohammed Driss, acteur, metteur en scène et dramaturge, a défendu l’approche de l’art au service du sourd, mettant la lumière sur l’importance du théâtre dans l’épanouissement du sourd mais aussi dans l’affirmation de son identité.
Refusant le concept de handicap et adoptant celui de différence, M. Driss a insisté sur la nécessité d’être à l’écoute des attentes des sourds et de veiller à ce qu’ils soient acceptés comme une minorité qui a sa spécificité et son originalité.
L’Etat doit fournir à cette catégorie sociale une éducation spécialisée, a estimé M. Driss, relevant que près de 40 mille sourds sont privés d’une éducation adéquate, d’un corps enseignant spécialisé et d’une démarche pédagogique scientifique adaptée.
Un court métrage (13 mn) intitulé “Quand le printemps ?” a été projeté en marge de la rencontre où l’artiste Fatma Kharrat, artiste sourde, lance un cri « symbolique », appelant au droit du sourd à une éducation spécialisée, à la santé et à une participation sociale mettent en relief les aptitudes et la créativité du sourd.