Il ressort d’une étude exploratoire sur l’impact de la migration sur les familles des migrants présentes au pays qu’en dépit d’une amélioration des conditions de vie des membres des familles de migrants, la migration peut entraîner le démembrement de la famille comme entité affective, sociale et économique.
Présentée lors d’un atelier organisé, lundi à Tunis, l’étude met l’accent sur les problèmes liés, notamment, au décrochage scolaire touchant, en particulier, les enfants de migrants de retour au pays, des difficultés d’intégration des enfants, surtout au moment de l’adolescence, dans le pays d’accueil ou lorsqu’ils ont effectué un retour récent en Tunisie.
L’étude met l’accent sur l’impact psychologique sur les époux séparés et les enfants séparés de leurs parents migrants, la difficulté d’une réunification familiale au moment du retour du migrant ou de la migrante, la faiblesse de la contribution de la migration à la croissance économique en Tunisie via des projets de développement économique et social promus par les Tunisiens résidents à l’étranger dans leurs régions d’origine …
L’étude appelle à la mise en place de programmes d’information et de sensibilisation de la population migrante et de leurs familles sur leurs droits ainsi que d’un système d’information commun à toutes les organisations concernées permettant de mieux appréhender les besoins des familles des migrants et fournissant des données régulièrement mises à jour.
L’étude met l’accent sur l’importance d’un accompagnement spécifique des membres de familles de migrants selon les besoins identifiés en particulier dans le domaine de la santé, de l’éducation et sur le plan économique, en ce qui concerne par exemple l’investissement dans le pays d’origine et ce à travers une coordination multisectorielle impliquant les acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux.
La mise en place d’un dispositif de coordination transnationale impliquant l’Etat, les ONG, les banques et les fonds de garantie en Tunisie et dans les pays d’accueil des migrants pour promouvoir les transferts de fonds et les canaliser vers des projets d’investissements pour le développement économique et social de la Tunisie, figure, également, parmi les recommandations de cette étude.
Réalisée par le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) en partenariat avec l’office des Tunisiens à l’étranger (OTE), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et l’institut national de la statistique (INS), l’étude a porté sur l’impact de la migration sur le vécu des familles de migrants.
Menée en 2013, l’étude a été réalisée à partir de focus groups (10) auprès de membres de familles de migrants résidant dans 13 gouvernorats (Tunis, Ben Arous, Bizerte, Jendouba, Kasserine, Sousse, Monastir, Mahdia, Sfax, Gabès, Tataouine, Médenine)