Les participants au 6e Forum de la presse arabe indépendante qui se tient, à Tunis, du 24 au 26 novembre 2013, ont établi, lundi, une radioscopie du paysage médiatique dans un certain nombre de pays arabes.
Il en ressort que la situation est ressemblante d’un pays à l’autre, malgré des spécificités cuturelles, économiques et politiques. Aux yeux de nombre d’intervenants, la réalité médiatique arabe semble complexe et porteuse des préoccupations et problèmes des peuples, avec un déficit en législations organisant le secteur, les interférences de l’argent politique et l’importance accrue du rôle de l’argent pour ce qui est de façonner des paysages médiatiques partiaux, auxquels s’ajoute un niveau de formation insuffisant, dommageable pour le professionnalisme des journalistes.
Dans le cas de la Tunisie, la situation “fluctuante” est constamment marquée par un risque de retour à la case répression de l’avant 14 janvier, d’après les conclusions de Fahem Boukadous, coordinateur de l’unité d’observation et de documentation des violations enregistrées dans le secteur des médias, laquelle unité relève du Centre de Tunis pour la liberté de la presse.
Quelques mois à peine après la révolution, a-t-il dit, de nouvelles forces ont fait irruption sur la scène publique, avec des ambitions de pouvoir et surtout avec la conviction que le “quatrième pouvoir” risque de démasquer leurs velléités de pouvoir.
D’où leur propension à s’en prendre à la presse, et donc la multiplication des cas d’agressions verbales et physiques contre les journalistes, mais aussi de procès iniques, à une cadence moyenne de quatre procès par mois, sans compter des menaces de mort, 19 en un an.
« La liberté de presse dans la plupart des pays arabes est dans une situation critique » a averti Khaled Ibrahim, directeur du Centre du golfe pour les droits de l’homme et de la liberté de presse dans le monde arabe dénonçant les arrestations des militants et des journalistes indépendants notamment à Oman, en Arabie Saoudite et aux Emirats arabes Unis.
Le 6e Forum de la presse arabe indépendante est organisé, à Tunis, à l’initiative de l’Association mondiale des journaux et des éditeurs de médias (WAN-IFRA) en partenariat avec l’UNESCO. Ce forum se veut « une tribune d’échange d’idées, d’expériences et de pratiques à tous les niveaux de l’industrie de l’information entre les différents acteurs opérant dans le secteur des médias dans le monde arabe ».
WAN-IFRA qui représente plus de 18000 publications, 15000 sites web et plus de 3000 sociétés dans plus de 120 pays, ouvre notamment à soutenir la presse indépendante dans le monde arabe.