Le nombre de grèves a enregistré au cours du mois d’octobre 2013 une hausse de 71% en comparaison avec le mois de septembre de la même année et une baisse de 18% par rapport à octobre 2012.
Les indicateurs publiés par le ministère des affaires sociales, concernant le climat social général et dont l’agence TAP a reçu une copie, indiquent que les services de l’inspection du travail et de la conciliation, au ministère, ont enregistré au mois d’octobre 83 avis de grèves, dont 93% ont émané de l’union générale tunisienne du travail de Tunisie (UGTT) et 7% de l’union des travailleurs de Tunisie (UTT).
Le nombre d’entreprises concernées par les grèves a augmenté de 67% par rapport au mois de septembre de la même année et baissé de 15% en comparaison avec le mois d’octobre 2012, alors que le nombre de participations aux grèves est passé de 68% le mois dernier à 74%.
Selon les mêmes données le nombre de journées de travail perdues, en raison de ces grèves, a évolué de 12% en comparaison avec le mois de septembre 2013 et connu une baisse de 83% en comparaison avec le mois d’octobre 2012.
Les grèves ont concerné, d’après les indicateurs du ministère des affaires sociales 40 entreprises parmi lesquelles 32 entreprises privées et deux entreprises publiques.
23 grèves légales ont été enregistrées sur total de 41 grèves déclarées, soit un total de grèves légales évalué à 56. Les demandes d’amélioration des conditions de travail ont été à la base du plus fort taux de grèves (45%), suivi par les demandes de décaissement des salaires (28%) et celles de l’amélioration des relations professionnelles (16%) et enfin de solidarité avec les travailleurs (11%).
L’administration publique et les établissements à caratère administratif ont enregistré au cours du mois d’octobre 2013 un taux de grève estimé à 17%. ILS sont suivis par les secteurs du textile-habillement (15%), des industries métallurgiques et mécaniques et des services (12%). Les gouvernorats de Sousse et Ben Arous ont enregistré des taux de grève de 17%, suivis par les gouvernorats de Nabeul
Le secrétaire général adjoint de l’UGTT Bouali Mbarki a mis en doute la véracité des chiffres et données présentés par le ministère des affaires sociales concernant la hausse du nombre de grèves enregsitrées en octobre 2013.
Le responsable syndical a affimé, dans une déclaration à TAP, que la hausse récente des grèves n’est liée ni au dialogue social ni à une faiblesse du rendement du gouvernement ou encore à l’exploitation par certaines parties syndicales de son engagement à démissionner et ce, en vue d’exercer une pression pour obtenir des réponses à des demandes professionnelles et matérielles.
Il a encore souligné que les grèves exécutées au mois d’octobre 2013 ainsi qu’au moins de novembre courant sont dues essentiellement à “la nonchalence du gouvernement provisoire dans la mise en oeuvre de certains accords conclus et signés mais non encore appliqués depuis près d’un an et demi, d’où les mouvements sociaux enregistrés”, selon ses dires. Mbarki a affirmé que les grèves émanant de l’UGTT ont été précédées par de longues réunions de négociations et l’annonce d’un avis de grève est envoyé pour information aux parties concernées avant chaque entrée en grève.
Il a reitéré l’attachement de l’organisation syndicale à la décision d’organiser une grève générale dans le secteur du transport (terrestre, maritime et aérien) le 12 décembre 2013, expliquant que le secteur du transport en Tunsie se caractérise par une mauvaise gestion, ce qui a causé une baisse de son rendement et une détérioration de la flotte, notamment les bus du transport public.
Il y a lieu de signaler que des mouvements de protestations ont été enregistrés au cours du mois de novembre 2013, outre les grèves dans plusieurs secteurs. Par ailleurs, une grève des agents des laboratoires de l’éducation est prévue le 26 novembre ainsi qu’une autre de l’enseignement de base (27 novembre) en plus des grèves des agents de la santé, du théâtre national et de ceux de la planification financière.
Un mouvement de protestation de l’union des diplômés au chômage sera également observé le 28 novembre 2013 et les professeurs de l’enseignement supérieur entreront en grève, à leur tour, le 4 décembre 2013.