Tunisie : Formations sur les relations entre les forces de l’ordre et les journalistes

L’UNESCO a organisé, en collaboration avec le ministère de l’Intérieur tunisien, en octobre 2013, une formation de formateurs et des journées de sensibilisation pour les membres des forces de sécurité du ministère portant sur la sécurité des journalistes et les relations entre les forces de l’ordre et les médias. Ces formations ont été délivrées par un commandant de la police canadienne responsable des communications avec les médias.
Ce projet vise à la promotion de la liberté d’expression en Tunisie et à l’amélioration des relations entre les forces de l’ordre et les journalistes dans un contexte de transition démocratique et de tension sécuritaire. Dans ce cadre, six journées de sensibilisation ont été organisées au profit de plus de 700 cadets et agents du ministère de l’Intérieur dans les centres de formation et écoles spécialisées des unités d’intervention à Tunis et dans les régions (Kairouan, Bizerte, Hammamet, Sousse). Environ 40 officiers ont également bénéficié de six journées de formation de formateurs à l’École de Police de Salambo à Carthage et à l’École de la Garde Nationale et de la Protection Civile à l’Aouina près de Tunis.

« Cette formation comportait de nombreux exercices pratiques sur la manière de gérer la relation entre les forces de l’ordre et les journalistes notamment lors de manifestations ou sur les scènes de crime, a expliqué le lieutenant Oussama Mabrouk de la Garde Nationale tunisienne. Nous avons aussi vu les questions d’éthique et les règles que les agents doivent respecter avec les médias. »
Le formateur, le commandant Ian Lafrenière de la police de Montréal, a déclaré de son côté : « J’ai été ravi de voir le niveau de connaissances et de compétences que les participants et participantes avaient déjà, et de voir leur ouverture face aux commentaires que j’apportais ». Lors des séances de sensibilisation dans les académies de police, plusieurs agents des forces de l’ordre lui ont expliqué avoir identifié des applications pratiques aux sujets présentés. « Ce qui est difficile pour les forces de l’ordre, a poursuivi le commandant Ian Lafrenière, c’est la remise en question de notre travail : nous devons accepter que les journalistes nous remettent en question et accepter aussi que nous pouvons commettre des erreurs. Le plus important, c’est de trouver des solutions conjointes afin de rapprocher nos métiers »

Les formations et les journées de sensibilisation ont abordé le rôle des forces de sécurité en démocratie, la complémentarité de leur rôle avec celui des médias ainsi que les dispositifs concrets visant à respecter la liberté d’expression lors des opérations policières et des grands rendez-vous citoyens.

A l’issu de ces formations, une mission d’étude a été organisée au Canada par l’UNESCO en novembre au profit de deux formateurs du ministère de l’Intérieur et de deux commandants des unités d’intervention, qui se sont rendus au sein du Service de Police de la Ville de Montréal pour observer in situ, le déroulement des relations entre les forces de sécurité et les médias, aussi bien sur le terrain qu’au sein des cellules d’information de la police.

Ces séries de formations ont été rendues possibles grâce au soutien du Royaume de Suède et du Royaume de Norvège.

Avec communiqué