La présence des discours incitant à la haine est estimée à 72% dans les quotidiens d’expression arabe. Dans les stations radio, les propos violents sont fréquents à hauteur de 68 pc, contre 73% pour les chaînes TV.
Généralement, ces discours touchent à la religion ou aux partis politiques, selon un rapport publié récemment par le Groupe arabe de monitoring des médias (AWGMM), en collaboration avec le Conseil national pour les libertés en Tunisie et la Coalition pour les femmes de Tunisie.
L’étude s’est également intéressée aux réactions suscitées après l’assassinat du Leader de l’opposition Chokri Belaid. Elle constate qu’une part de la responsabilité dans ce crime est imputée aux médias, dans la mesure où les discours de diabolisation et d’exclusion de l’autre ainsi que les propos diffamatoires échangés entre acteurs politiques et rapportés par la Presse, ont fait que la violence verbale aboutisse à l’assassinat.
Ces discours de haine ont présenté une menace directe pour l’édification démocratique, constate l’étude qui recommande, notamment, l’ouverture d’un débat national sur les dangers de la culture de la haine dans les médias et la création d’un conseil de déontologie journalistique. L’étude a travaillé sur un échantillon de 18 médias tunisiens : 9 journaux, 4 chaînes TV et 5 stations radios.