Les récentes nominations dans des hautes fonctions administratives sur la base de l’appartenance politique font polémiques en Tunisie ces temps -ci.
Car la plupart de ces nominations sont essentiellement basées sur des loyautés partisanes, ce qui va à l’encontre du principe de neutralité de l’administration vis-à vis des pouvoirs politiques. C’est ce qu’a déclaré le président de l’Union tunisienne du service public et de la neutralité de l’administration, Abdelkader Labbaoui, dans une interview à notre confrère Al Masdar.
M. Labbaoui fait allusion ici aux nominations clefs de plusieurs gouverneurs (préfets) et délégués (sous-préfets), PDG, directeurs généraux et directeurs, ainsi que des postes stratégiques qui ont leur poids économique dans le pays, tous appartenant à la Troïka et essentiellement au parti islamiste au pouvoir, Ennahdha.
Ces nominations sont réparties comme suit :
- 75 nominations au sein de la Troïka.
- Nomination de 19 gouverneurs sur la base d’appartenance politique, dont 80% des délégués appartenant à la Troïka.
- 80% de la délégation spéciale a été nominée par la Troïka entre 2012 et 2013.
- L’intégration de 11 mille bénéficiaires de l’amnésie générale dans la fonction publique.
- Nomination de 94 PDG, directeurs généraux au sein de plusieurs ministères, essentiellement au ministère de l’Agriculture.
Toutes ces nominations ont eu raison de l’économie du pays qui bat de l’aile, selon Abdelkader Labbaoui, surtout que ces nominations favorisent la discrimination sociale et salariale, ajoutant que le rendement des salariés à régressé de 50% par rapport à 2012.
Et pour finir, le président de l’Union tunisienne du service public et de la neutralité de l’administration a appelé à la création d’une commission indépendante chargée de contrôler les nominations massives qui mettent en péril le pays.