Issam Dardouri : Laxisme et erreurs d’appréciation dans le traitement sécuritaire du terrorisme

L’Association tunisienne pour une sécurité républicaine a appelé, mercredi, à l’ouverture d’une « enquête sérieuse » par une commission judiciaire indépendante et spécialisée afin d’enquêter sur ce qu’elle qualifie de « laxisme dans le traitement du dossier du terrorisme et d’erreur d’appréciation ayant causé des pertes humaines et des blessés ».

Lors d’une conférence de presse tenue, mercredi à Tunis, le président de la section du Grand-Tunis, Issam Dardouri, a fait savoir que les aspects positifs dans le traitement sécuritaire du phénomène du terrorisme, « ne peuvent cacher les lacunes dans ce domaine ».

Il a, à ce propos, fait mention de ce qu’endure l’institution sécuritaire en termes d’équipements administratifs limités et de manque de moyens de préventions et de protection dont notamment les équipements de pointe à l’instar des détecteurs de mines et d’explosifs.

Dardouri a estimé que « les nominations basées sur l’appartenance partisane et non sur la compétence, rendent inefficaces les organes de renseignement », soulignant « une mauvaise gestion des données en rapport avec le terrorisme ».

Il a ajouté que la dissolution de la direction de la sureté de l’Etat « compte parmi les facteurs ayant favorisé la prolifération du terrorisme en Tunisie ».

La grâce présidentielle, a-t-il renchéri, figure également sur la liste des causes directes de l’expansion de ce fléau, notamment, face à l’absence de normes objectives et étudiées en ce qui concerne la libération de plusieurs détenus jugés dans des affaires de terrorisme, à l’instar des membres du groupe de Soliman.

Pour lutter contre ce phénomène, l’association a insisté sur l’importance d’une adoption rapide des projets de loi incriminant les agressions à l’encontre des agents de la sureté, ainsi que la mobilisation des équipements administratifs requis et la mise en application de la loi anti-terrorisme, outre la création d’une direction de la sureté nationale alliant renseignements et opérations sur le terrain et qui soit composée d’unités sécuritaires diverses.

La conférence de presse a, notamment, été l’occasion de passer en revue les « injustices » endurées par les cadres sécuritaires, à l’instar de l’ancien colonel Kamel Ouheibi qui a été contraint de partir à la retraite après une carrière professionnelle réussie, dans le gouvernorat de Kasserine, particulièrement, en matière de lutte contre le terrorisme.