“La Tunisie a besoin d’un nouveau modèle de développement économique basé sur le respect du droit du citoyen à l’emploi et à une vie digne”, a souligné vendredi Messoud Romdhani représentant du Forum Tunisien des droits économiques et sociaux lors d’un séminaire international organisé à Tunis ayant pour thème “Pour un développement alternatif dans la région du Maghreb”.
L’intervenant a mis l’accent sur la nécessité de promouvoir l’économie maghrébine pour développer la région et garantir une meilleure qualité de vie pour les générations futures.
Il a fait remarquer qu’après la révolution, la Tunisie continue toujours d’adopter le modèle économique libéral, principale cause de l’accumulation des problèmes sociaux comme le chômage, l’augmentation des prix et l’absence de développement.
” Ce sont ces problèmes sociaux qui ont poussé les populations arabes à déclencher des révolutions dans leurs pays”, a-t-il précisé, faisant observer que tous les pays du monde doivent revoir leur modèle économique étant donné que les crises économiques ne cessent de se multiplier au cours de ces dernières années.
De son côté, Emile Lizer, représentant de la fondation allemande Friedrich Ebert Stiftung a souligné que la crise économique mondiale de 2008 et les soulèvements populaires dans la région de l’Afrique du Nord au cours de ces deux dernières années ont prouvé l’échec des politiques économiques libérales imposées par les organismes internationaux comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international sur les pays en développement.
Il a ajouté que cette phase, marquée par des développements historiques importants dans la région de l’Afrique du nord en général et en Tunisie en particulier après les révolutions du printemps arabe, exige la conjugaison des efforts de toutes les parties pour concrétiser la transition démocratique.
Pour sa part, Rami Salhi, directeur du bureau Maghreb du réseau Euro- méditerranéen des droits de l’homme (REMDH) a signalé que les gouvernements qui se sont succédés au pouvoir en Tunisie après la révolution, n’ont pas réussi à trouver un nouveau modèle de développement qui répond aux aspirations des Tunisiens dont notamment la réalisation de la justice sociale et le respect des droits des travailleurs.
Il a, en outre, mis l’accent sur le rôle important des experts et des composantes de la société civile dans la proposition de nouvelles visions afin qu’elles soient intégrées dans les politiques des gouvernements actuels en Tunisie et dans la région de l’Afrique du nord.
Dans une déclaration à l’agence TAP, Mongi Bédoui, professeur universitaire en économie a indiqué que le paysage politique actuel est axé sur les questions politiques au détriment des problèmes économiques.
Il a souligné la nécessité d’identifier les raisons de l’échec du modèle de développement ayant mené à la révolution afin de pouvoir fixer les grandes lignes d’un nouveau modèle alternatif.
Plusieurs experts Tunisiens, Algériens, Marocains, Egyptiens, Libyens, Français et Suisses prennent part au séminaire sur le développement alternatif dans la région du Maghreb organisé le 15 et 16 novembre à l’initiative de l’observatoire social tunisien relevant du FTDES en partenariat avec la Fondation Friedrich Ebert Stiftung.