Tunisie – Nomination du chef du gouvernement : Le quartet s’est soumis au diktat d’Ennahdha

Dans une interview accordée à notre confrère WMC, le PDG de Comete Engineering et président de l’Association Action et développement solidaire (ADS), Radhi Meddeb, est revenu sur l’initiative du quartet et sur la nomination du futur chef du gouvernement en remplacement de Laarayedh.

Interrogé sur les critères de sélection du Premier ministre, Radhi Meddeb déclare que «le fait d’exiger du candidat à la présidence du gouvernement d’avoir une expérience de ministre est une acceptation tacite par l’opposition et le Quartet de la position d’Ennahdha».

Il poursuit en disant que «reprocher à quelqu’un qui a toujours refusé la moindre compromission de faire partie d’un quelconque gouvernement dont il ne partage pas la vision, le programme et les valeurs est un comble».

A l’instar du professeur de droit constitutionnel, Kais Saied, le  PDG de Comete Engineering compare le processus de sélection à la «Star Acadamy», alors que, selon lui, les candidats devraient débattre sur «les questions majeures de l’heure: la sécurité, le terrorisme, l’emploi, le développement régional, l’investissement, la Caisse générale de compensation, la réforme du secteur bancaire, celle du secteur touristique, l’équilibre des caisses de retraite et de prévoyance, le nouveau contrat social…».

Concernant l’âge des représentants politiques, Radhi Meddeb a relevé l’inadéquation de la classe politique à la réalité de la société en citant deux exemples, l’Espagne et du Royaume-Uni.

En Espagne, «Felipe Gonzalez a accédé à la primature à 40 ans et s’y est maintenu jusqu’à 56 ans; José Maria Aznar à 43 ans»; au Royaume-Uni, «Tony Blair à 44 ans, idem pour Cameron…». Les plus âgés au moment de leur accession au pouvoir suprême étant: Rajoy et Gordon Brown, à 56 ans», a-t-il précisé.

A la question «Quelles leçons tirez-vous pour le pays de cette expérience de sélection d’un nouveau chef du gouvernement?», Radhi Meddeb souhaite que processus en cours aboutisse au plus vite sur la désignation de notre futur chef de gouvernement. «Peu importe le candidat qui sera retenu à la fin. L’essentiel est que la Tunisie se sorte, sans délai supplémentaire, de cette grave crise politique qui la secoue depuis plus de 100 jours».

Au final, Radhi Meddeb appelle la classe politique à prendre des mesures urgentes contre la triple dégradation de la situation de la Tunisie (sécuritaire, économique et sociale) et à mettre l’intérêt national au-dessus de toutes les considérations personnelles et partisanes.

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Lire l’intégralité de l’interview sur WMC : Tunisie – Futur chef de gouvernement : Radhi Meddeb tacle la méthode du quartet!