Le Projet de Sfax” : Pour appuyer la candidature de la Tunisie à inscrire la médina de Sfax sur la liste du patrimoine mondial

La place La Kasbah, à la médina de Sfax, proposée pour être inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, a vécu hier en fin d’après midi au rythme de l’inauguration de l’exposition photographique euromaghrébine “Le projet de Sfax”.

Cette exposition est organisée par la délégation de l’Union Européenne en Tunisie en collaboration avec la municipalité de Sfax et la délégation régionale de la culture, en vue d’appuyer la candidature de la Tunisie pour inscrire la médina de Sfax sur la liste du patrimoine mondial. 31 photographes du Maghreb et d’Europe ont été au rendez-vous hier pour fêter le fruit de leur travail lors de la résidence de photographes euromaghrébins qui s’est tenue du 20 au 23 mai 2013 dans cette ville. 12 d’entre eux viennent de Tunisie, d’Algérie, du Maroc, Libye et de Mauritanie. Les 18 autres sont issus des pays membres de l’UE.

Les oeuvres ayant orné les cimaises de la galerie Mohamed Fendri et exposées à l’avenue Hédi Shaker à Bab Bhar, sont le reflêt du patrimoine culturel et historique de la médina de Sfax qui, a travers les siècles se maintient comme un port d’échanges entre les civilisations des rives sud et nord de la Méditerranée.

En focalisant sur des portraits, des lieux, paysages, visages, sites typiques, ce sont des photographies qui visent à rendre visible l’histoire et la richesse du patrimoine de Sfax en particulier sa médina, inscrite depuis 2012 sur la liste des sites qui pourraient être classés au patrimoine mondial de l’Unesco à l’avenir.

Une sélection de photographies grand format a été également exposée de manière aléatoire sur les murs de la médina afin que les habitants puissent rencontrer au quotidien le travail effectué par les photographies sur leur ville.

Les photographies ont été choisies pour leur vision artistique et leurs regards bien différents ce qui garantit un échange intense et coloré d’expériences et de créations. L’inauguration a été rehaussée de la présence de Laura Baeza ambassadrice et chef de la délégation de l’UE en Tunisie en présence d’un grand nombre d’artistes, d’hommes de culture de Sfax et de Tunis, de journalistes et d’invités étrangers.

Cette exposition sera visible au palais Kheireddine à la médina de Tunis du 15 janvier au 10 février 2014, avant d’entamer une tournée européenne notamment à Marseille, Paris, Bruxelles et Luxembourg tout au long de l’année 2014. Les dates et lieux d’exposition sont actuellement en cours de planification.

Un livre d’art qui sera tiré à 1000 exemplaires ainsi qu’un catalogue seront édités afin de compiler l’intégralité de l’exposition et présenter une sélection plus large des travaux de chacun des 31 photographes. Ces deux publications seront financées par la délégation de l’Union Européenne qui a eu l’idée d’organiser cette exposition.

Prenant la parole, Laura Baeza a estimé que le projet Sfax qui a offert un cadre propice d’échange entre artistes et photographes professionnels européens et maghrébins a été une occasion pour ces artistes d’entrer en contact avec les habitants et la population locale pour les sensibiliser à ce projet. Elle a, à ce propos, fait part de son admiration pour l’aspect architectural exceptionnel de la médina de Sfax qui constitue un véritable trésor historique digne d’intérêt et de sauvegarde.

Datant du neuvième siècle, la médina de Sfax présente le plus orthogonal des plans de médinas maghrébines. La position centrale de la grande mosquée fait d’elle l’unique ville qui rappelle l’urbanisme de Koufa (Irak) et constitue l’exemple le plus représentatif et le mieux conservé dans tout le bassin méditerranéen de l’urbanisme arabo-islamique tel qu’il a été défini à ses débuts.

En dépit des transformations (recul de la fonction résidentielle en faveur de la fonction économique etc) qui l’affectent, la médina de Sfax a pu conserver son tissu urbain, sa muraille, son patrimoine monumental religieux (mosquées, et zaouias) et ses souks. Les remparts conservent leur tracé original sans changement notoire. Ils font l’objet de travaux de suivi de restauration en utilisant les mêmes matériaux qui ont servi à sa construction ou des matériaux similaires.