L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a prévenu lundi des graves conséquences que risque de poser, pour des milliards de personnes à travers le monde, de l’insuffisance des personnels de santé : il en manquerait 12,9 millions d’ici à 2035, contre 7,2 millions à l’heure actuelle.
Un rapport publié par l’agence onusienne à l’occasion du troisième Forum mondial sur les ressources humaines pour la santé, qui s’est déroulé à Recife, au Brésil, attribue cette pénurie à une combinaison de facteurs qui vont des départs à la retraite sans remplacements à la désaffection pour des professions généralement mal rémunérées, en passant par des formations insuffisantes.
Une autre raison, ce sont les attentes de plus en plus considérables vis-à-vis d’un secteur qui peine à répondre aux demandes d’une population mondiale en pleine expansion, avec la multiplication inévitable des risques de maladies non transmissibles comme le cancer ou les accidents cardiovasculaires. Les migrations internes et internationales de personnels de santé exacerbent également les déséquilibres régionaux, précise un communiqué de presse.
Le rapport recommande de prendre un certain nombre de mesures pour remédier à la pénurie de main-d’œuvre, notamment les renforcements du leadership politique et technique à l’appui des efforts nationaux de développement de long terme et du rôle des agents de santé de niveau intermédiaire, qui doivent pouvoir dispenser les premiers soins plus facilement.
« Les fondements d’une main-d’œuvre solide et efficace sont en train de s’éroder sous nos yeux en raison de l’incapacité à faire correspondre l’offre actuelle avec les exigences démographiques de demain », a expliqué la Directrice générale pour les systèmes de santé et d’innovation, Marie-Paule Kieny.
« Nous devons donc repenser et améliorer la façon dont nous enseignons, formons, déployons et payons les personnels de santé », a-t-elle expliqué.
« La formation des professionnels de santé doit s’aligner sur les besoins nationaux », résume Mme Étienne. Le monde développé, note l’OMS, s’attend à perdre 40% de ses infirmières au cours de la prochaine décennie. « En raison des exigences de ce travail et de salaires relativement bas, de nombreux jeunes sont peu incités à rester dans la profession », déclare l’agence.