Le président de l’observatoire tunisien de l’indépendance de la magistrature, Ahmed Rahmouni considère que la réactivation du parti du rassemblement constitutionnel démocratique dissous (RCD) sous couvert d’un autre parti, est contraire au decret-loi relatif à l’organisation des partis politiques (loi du 24 septembre 2011).
“Selon ce texte de loi, les partis politiques doivent se conformer aux principes de la république et à l’alternance pacifique au pouvoir”, a-t-il dit. Rahmouni a précisé, mardi matin, dans une déclaration à l’Agence TAP, que le mouvement destourien, dont l’instance politique s’est réunie le 9 novembre 2013, est considéré comme une reconstitution du parti du RCD dissous et adopte ses mêmes principes.
“La création de ce parti est illégale et a pour but le détournement de la justice” a-t-il affirmé. “Le mouvement destourien est formé de plusieurs figures ayant appartenues au RCD dont d’anciens secrétaires généraux, des secrétaires généraux adjoints, des membres du comité central du parti dissous”, a souligné Rahmouni.
Il a appelé à la nécessité d’adopter des mécanismes juridiques préventifs à même de garantir le respect de la loi, l’exécution des jugements et l’interdiction du retour du RCD dissous sur la scène politique, rappelant que ce parti était à l’origine des crimes commis contre le peuple tunisie et avait rejetté les principes de la république et l’alternance du pouvoir. Rahmouni a fait remarquer que le refus du retour de l’ancien RCD est une position qui ne s’applique pas sur les anciens adhérants à ce parti, sauf s’ils font l’objet de poursuites en justice. “Cette position ne vise pas également l’exclusion des anciens destouriens ou des membres du RCD de la vie politique”, a-t-il, affirmé.