Le rédacteur en chef du quotidien “Assahafa”, Lotfi El Arbi Senoussi, a été invité à comparaître devant le parquet lundi 11 novembre. La convocation que j’ai reçue est illégale vu qu’elle n’est pas parvenue au service juridique de l’établissement conformément à l’usage, a-t-il déclaré, jeudi soir, à l’Agence TAP.
La convocation, a-t-il précisé, a été adressée à l’auteur de l’article paru, en page 2 du journal, sous le titre « Le crime se répète » et ne précise ni le motif, ni l’identité de l’auteur.
Lotfi El Arbi Senoussi a indiqué que l’article, paru le 26 juillet 2013, au lendemain de l’assassinat de Mohamed Brahmi, comportait une analyse des déclarations de plusieurs responsables dont Ali Larayedh, Noureddine Bhiri et Sahbi Atig et quelques constats au sujet des assassinats politiques perpétrés en Tunisie.
Cette convocation est une forme de pression sur les journalistes et sur la liberté d’expression, a-t-il relevé, affirmant que « notre établissement est ciblé » parce qu’il tente d’accomplir sa mission en tant que service public et refuse d’« être du côté du pouvoir ». Les quotidiens « Essahafa » et « La Presse » sont édités par la Société nouvelle d’Impression, de Presse et d’Edition (SNIPE), une entreprise publique. Un nouveau PDG a été nommé le 30 octobre dernier à la tête de la SNIPE.
Cette nomination a été refusée par le syndicat de base, les journalistes, techniciens et administratifs de la SNIPE, qui l’ont considérée comme une tentative d’assujettir et de museler la presse pour servir des intérêts partisans. Par ailleurs, le Centre de Tunis pour la liberté de la presse (CTPLP) a dénoncé, jeudi, le non-respect des procédures légales dans la poursuite des journalistes, en allusion à la convocation de Lotfi El Arbi Senoussi par le Parquet. Dans un communiqué, le CTPLP s’est dit inquiet que le refus de la nomination d’un nouveau PDG à la tête de cette entreprise soit la cause de cette convocation.