La révision des prix du gaz et de l’électricité de 170% pour le premier et de 70% pour le second, outre la création d’un fonds de transition énergétique, telles sont les principales mesures envisagées par le ministère de l’industrie dans le cadre d’une nouvelle stratégie présentée, jeudi, aux médias.
Ces mesures portent, également, sur l’encouragement de la production de l’électricité par les opérateurs privés, la réorientation de la subvention dans ce domaine (estimée à 5300 MD) et son annulation progressive pour les industries énergivores, à l’instar du secteur du ciment, dont le prix sera libéralisé, outre la création d’une centrale d’achat au sein de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG).
Elles font partie d’une stratégie à moyen terme que le ministère a mis en place en tenant compte des différents enjeux dans ce domaine, lesquels enjeux sont d’ordre stratégique et liés à la sécurité de l’approvisionnement, d’ordre économique, en rapport avec l’évolution de la compensation, et d’ordre social et environnemental lié à la précarité énergétique et à la qualité de la vie du citoyen.
Le ministre de l’Industrie Mehdi Jomaa a assuré que cette stratégie a été débattue avec plusieurs parties, mais n’a pas un caractère définitif, même si certaines de ces dispositions figureront dans la loi de finances 2014, soulignant, à cet égard, l’importance de cette stratégie pour l’économie du pays, quelque soit le gouvernement appelé à la mettre en uvre.
Selon les données présentées, lors de la rencontre, le déficit énergétique de la Tunisie a atteint pour les 9 mois 2013, 1,8 million tonnes équivalent pétrole (MTEP) contre 1,67 MTEP pour toute l’année 2012. Il atteindra 2,4 MTEP à la fin de 2013.
Le déficit s’est particulièrement creusé, ces dernières années, en raison notamment, de la hausse de la demande nationale d’énergie à 6,541 MTEP, durant le 9 premiers mois 2013, la baisse de la production nationale et la diminution de la redevance sur le gaz algérien qui assure 47% des besoins nationaux dans ce domaine.
La dévalorisation du dinar et la hausse du prix du baril sur le marché international sont &galement mis en cause. Pour le secrétaire d’Etat chargé de l’énergie et des mines Nidhal Ouerfelli, la Tunisie est devenue un pays déficitaire dans le domaine énergétique depuis 2000. Cependant, la politique énergétique adoptée, pour ce qui est de l’industrie et de l’usage domestique, a misé sur le gaz naturel, alors que rien ne justifiait ce choix dans les faits. E-nb-RIM