En dépit de tous les troubles socio-politiques que vit la Tunisie, les sociétés belges installées dans le pays, dont le nombre s’élève à environ 261 entreprises et employant plus de 10 mille personnes, ont choisi de poursuivre leurs activités sur le site Tunisie, a souligné M. Mahmoud Ben Abbès, conseiller en diplomatie économique du royaume de Belgique.
«La Belgique est le sixième partenaire commercial et le quatrième investisseur étranger, a ajouté M. Ben Abbès, au cours d’une journée d’information organisée, mercredi, à Tunis, sur le thème «la redynamisation des relations économiques entre la Belgique et la Tunisie».
Cette rencontre a pour objectif de rassurer les entrepreneurs belges sur la situation socio-économique en Tunisie et de leur présenter les opportunités qui s’offrent pour le développement des échanges économiques bilatéraux, a-t-il précisé.
M. Patrick De Beyter, ambassadeur du Royaume de Belgique, à Tunis, a rappelé les relations historiques de coopération existant entre la Belgique et la Tunisie, lesquelles remontent à 1839, estimant que cette rencontre permettra de consolider les acquis et d’enrichir les relations économiques bilatérales.
Présentant les enjeux actuels de l’économie tunisienne, M. Jaloul Ayed, ancien ministre des finances (après la révolution du 17 décembre 2010-14 janvier 2014), s’est dit optimiste quant à l’évolution future de la situation en Tunisie, en dépit des difficultés que le pays traverse.
Pour ce faire, a-t-il dit, un intérêt particulier sera accordé aux dossiers de développement régional et à l’emploi des jeunes pour lesquels le peuple s’est soulevé. «Pour assurer la réussite de la phase de consolidation démocratique qui vient après celle de la transition démocratique, il faut avoir un gouvernement intelligent, une société civile et des institutions fortes ainsi qu’une justice indépendante», a précisé M. Ayed.
IL a souligné que l’Etat devrait, dorénavant, jouer le rôle d’un vrai partenaire dans la promotion de l’investissement privé, à travers l’accompagnement, le conseil aux investisseurs et la préparation d’un terrain favorable aux investissements. Pour M. Ayed les investissements privés vont constituer la seule alternative pour résoudre le problème du chômage qui a frôlé les 40% dans les régions intérieures.
Au sujet de la baisse des investissements étrangers, M. Ayed a fait savoir que le rétablissement de la sécurité dans le pays et l’instauration d’une justice forte et indépendante, outre la mise en place d’un code du travail flexible, d’un système financier fort et la création d’un vrai marché des capitaux permettront de mobiliser des fonds à long terme.
Pour sa part, Hedi Ben Abbès, ancien secrétaire d’Etat aux affaires étrangères et ancien premier conseiller du président de la République a estimé que le parcours accompli par la Tunisie post-révolution est “plus ou moins positif malgré toutes les difficultés confrontées”. Ben Abbès a recommandé aux politiciens d’apprendre à gouverner ensemble, car, selon ses dires, la Tunisie devra être gouvernée de manière collégiale, au cours des prochaines années. Il a enfin mis l’accent sur l’urgence d’engager des réformes profondes dans la plupart des secteurs, tels que la santé, l’enseignement et la fiscalité.