Trois registres ont été mis en place au nord, au centre et au sud du pays pour mesurer la prévalence des cas de cancer dépistés dans les établissements de santé publics et privés, à travers le pays.
Les statistiques fournies par ces registres montrent que le nombre de cas de cancer a enregistré une augmentation pour atteindre près de 14 mille nouveaux cas par an.
“Après les maladies cardiovasculaires (1ème place), le cancer est identifié comme la deuxième cause de mortalité en Tunisie suivi des accidents de la route qui figurent à 3ème place”,a précisé Dr.Mounira Massmoudi Nebli, inspecteur divisionnaire de la santé.
“Le cancer du sein est la première cause de décès pour les femmes suivi du cancer du colon et du col de l’utérus. Pour les hommes, le cancer des poumons est la 1ère cause de décès suivi des cancers de la vessie, du colon et de la prostate”, a-t-elle signalé.
“Il est nécessaire de procéder à un diagnostic précoce du cancer dans la mesure où la moitié des cas de cancer du sein sont dépistés lorsque la maladie a touché d’autres organes”, a-t-elle dit.
Un programme national de lutte contre le cancer a été élaboré par le ministère de la santé pour lutter contre cette maladie, limiter ses répercussions et réduire les coûts élevés pour la communauté nationale. L’une des principales composantes du plan est de réduire ses facteurs de risque qui sont à l’origine de l’apparition de nouveaux types de cancer.
Parmi les facteurs à risque figurent le tabagisme qui est à l’origine de 40% des cas de cancer, dont le cancer du poumon, de la vessie, du sein et du col de l’utérus. On cite aussi l’alimentation déséquilibrée (cancers du colon, du foie et du gros intestin), les relations sexuelles non protégées (cancer du col de l’utérus) et l’exposition aux produits cancérogènes en milieu professionnel (cancers des poumons, de la vessie, des poumons et la leucémie).
Plusieurs programmes nationaux ont été mis en place pour réduire les facteurs à risque, à l’instar de ceux destinés à la lutte contre le tabagisme, l’obésité, le SIDA et les maladies sexuellement transmissibles, ou encore pour le diagnostic précoce des cancers du sein, du colon et du col de l’utérus.
Le dépistage précoce du cancer du sein, à l’origine du plus grand nombre de décès des femmes, permet de faciliter le traitement de cette maladie, a indiqué Dr. Nebli, appelant les femmes âgées de plus de 35 ans à procéder à une mammographie une fois par an.
“Le taux de couverture des femmes concernées par ce type de contrôle reste faible en raison de l’inconscience, le manque d’information et une faible culture sanitaire”, a-t-elle ajouté.
Le programme national de lutte contre le cancer tend à ce que les femmes âgées entre 35 à 60 ans fassent un frottis du col de l’utérus une fois tous les 5 ans et une fois tous les 3 ans pour les femmes porteuses de facteurs de risque.
Le taux de couverture des femmes ciblées par ce type de contrôle reste faible tout autant que le nombre de spécialistes dans ce domaine dont la répartition reste inéquitable dans les différentes régions.
Concernant le cancer du colon, qui a connu une forte augmentation ces dernières années, un projet pilote de dépistage, qui sera généralisé à d’autres régions, a été lancé auprès des personnes âgées entre 50 et 75 ans dans quatre directions de santé situées à Mseken, Sijoumi, la Marsa et Sfax ville.
Des cadres sanitaires spécialisés ont été formés et des équipement ont été fournis outre l’acquisition de 4 endoscopes pour l’examen du colon, qui seront placés dans les services gastro-Entorologie.
Le programme national de lutte contre le cancer prend aussi en charge le traitement chirurgicale, par radiothérapie ou par les médicaments, les cas de cancer dépistés ainsi que les traitements palliatifs.
Le manque de structures de santé spécialisées qu’on retrouve seulement dans le nord et à l’Est du pays explique le retard et les longues attentes des malades.
Les problèmes dans la prise en charge des malades dénotent une faible coordination entre les différents intervenants, une défaillance dans la qualité des services, les longues attentes et le manque des équipements et des services de chirurgie spécialisée. SL-wat-MM