Quels que soient les efforts du quartet, ce dialogue national devient ubuesque, et cette révolution initiée par des jeunes “dégageurs“ devient une bataille d’octogénaires par partis interposés! Entendre un dirigeant du parti au pouvoir réputé viscéralement détester Bourguiba et encenser un de ses anciens ministres, eût-il été un opposant à son président, cela relève de l’aberration sociopolitique, d’autant plus que cette position est soutenue par un parti réputé de l’opposition dont le premier responsable ne trouve pas mieux que de s’accrocher violemment avec la présidente du syndicat des patrons …..
Parfois je me demande si le célèbre lapsus du président de la LDHT ne retrouve pas tout son sens, et avec tout le respect que je peux avoir pour ce digne représentant des équidés qui, lui au moins, a une qualité fondamentale: son entêtement; entêtement qu’on ne retrouve que chez ce quartet qui semble être le seul à avoir compris les enjeux de cette négociation à pas forcés entre vis-à-vis méfiants et souvent déconnectés des réalités du moment.
Ainsi on a vu:
– des candidats à ce poste tant désiré se raconter des histoires et même se créer un passé politique, alors que d’autres ont leur passé politique bien derrière eux et qui appartiennent à cette ère abhorrée du bourguibisme, mais le plus décevant est de constater que cette présélection semble tourner au ridicule crêpage de chignon;
– des gens qui continuent à mener lentement et sûrement, et d’une manière organisée et réfléchie, leur travail de sape des fondements du bourguibisme et en sont au stade de l’utilisation des jeunes paumés que l’on transforme en chair à pâté;
– un gouvernement continuer de nommer des gens comme si rien n’était;
– des gens qui répètent à qui veut bien les écouter que même s’ils quittent le gouvernement ils garderont le pouvoir;
– la note souveraine de la Tunisie baisser, baisser, baisser, mais ces gens-là n’en ont rien à cirer…
Et dans toute cette cacophonie ambiante, je reste malgré tout optimiste, et ce pour plusieurs raisons:
– encore et toujours, cette société civile qui garde sa solidité avec la baraka de feu le père de la patrie qui semble terroriser ses détracteurs encore plus mort que vivant;
– l’absence de ressources naturelles qui font que la paix reviendra parce qu’on n’a pas de pétrole;
– et aussi nos voisins, dont le premier ne veut surtout plus entendre parler de ces gens-là, et le deuxième aura toujours besoin de nos fruits et légumes pour nourrir son peuple;
– enfin, l’Oncle SAM avec ses grandes oreilles et sa NSA qui doit en savoir plus que quiconque sur tout le monde et les utilisera quand il le jugera utile.
Pour le reste, je me fie au seigneur et au mektoub…