Les greffes et les dons d’organes connaissent une régression de plus en plus marquante en Tunisie avec une moyenne d’un seul don d’organe pour un million d’habitants alors que la moyenne en Espagne est de 33 dons organes, constate un haut responsable.
Un plan national de greffe d’organes est actuellement en cours d’élaboration au ministère de la santé en coordination avec le centre national de don d’organes et les directeurs des établissements hospitaliers concernés, a déclaré à l’agence TAP, le directeur général du centre national de don d’organes, Hafedh Mestiri.
“Les priorités de la stratégie nationale de greffe d’organes concernent le réaménagement des hôpitaux spécialisés pour réduire la durée d’attente de greffe, l’augmentation du nombre des opérations de greffe et l’organisation du secteur dans ses différentes phases”, a indiqué Dr. Mestiri.
L’appui aux activités de don d’organes exige la multiplication des actions de sensibilisation pour changer les mentalités que ce soit du cadre médical et para-médical ou des familles, notamment pour les cas de mort cérébrale, a- t-il encore relevé.
Actuellement, les listes d’attente de dons d’organes comptent 1600 greffes de cornées, 1130 transplantations rénales, 40 greffes du foie, plus de 20 greffes cardiaques et autant de greffes de poumons et 150 greffes de moelles osseuses.
Les opérations de greffe d’organes permettront aussi de réduire les dépenses de prise en charge de certains patients dont les opérations de dialyse qui accaparent annuellement 6% du budget du ministère de la santé, selon M. Mestiri.
Chaque année entre 120 et 130 opérations de transplantations de reins sont réalisées en Tunisie, qui ne dispose que de six équipes spécialisées.
Outre le manque en personnel spécialisé, dont les médecins réanimateurs dans le secteur public, nous constatons des défaillances au niveau de l’infrastructure. La Tunisie compte 2,1 lits pour 100 mille habitants alors que la moyenne est de 10 lits en Europe, a-t-il précisé.
La Tunisie ne dispose de deux centres de greffe de moelle osseuse situés à Tunis, d’une capacité d’accueil de 25 lits, a encore ajouté le responsable, appelant à la réorganisation du secteur et à la formation d’équipes spécialisées dans les régions.